A l’occasion de l’anniversaire
d’une jeune fille qui m’est chère, j’ai récemment passé quelques jours en
Bourgogne.
Mes hôtes m’ont proposé une
ballade dans le village de Cuisery (Saône et Loire), bourgade riche d’une
quinzaine de bouquinistes, un relieur et une imprimerie ancienne.
L’une de ces librairies anciennes,
est un immense dédale de salles où le visiteur a l’impression d’être dans une
cave où vieillissent de vieux polars, d’anciens magazines, des bouquins sur la
Bourgogne, La Franche-Comté ou la Guatemala, des livres d’histoires, de
religions, d’aventures, des romans d’amour, des bandes dessinées. J’ai
feuilleté des livres de photographies, des livres d’images, un livre de Frijide
Barjot nommé « J’élève mon mari » (ça ne s’invente pas). C’est un
espace où Les Tontons Flingueurs côtoient le Code Civil, où Dostoïevski voisine
Chabrol.
Surtout, ne répétez pas que la
commission de sécurité n’a pas dû mettre les pieds depuis longtemps dans ce
sanctuaire de la culture littéraire, les bougres seraient bien fichus de s’étouffer
en voyant pendouiller au plafond des fils électriques reliant le compteur
antédiluvien à des ampoules faiblardes. Du reste, on s’accommode parfaitement de
cette lumière qui ne ressemble en rien aux néons criards des lieux de lecture
plus moderne.
Les enfilades gigantesques de
tout ce qui comporte des pages sont rangés, disons plutôt stockés sur des
étagères métalliques ou de bois, les présentoirs centraux sont des caisses en
plastique ou des cagettes de légumes, les têtes de gondoles des caisses de vins
en bois, on voit même de piliers d’étagères constitués de canettes !
Parfois, les étagères se courbent dangereusement en leur centre sous le poids
des trésors en papier qui les ornent.
On dit que le bouquiniste, homme souriant,
connait tous les livres de sa boutique et qu’il suffit de lui demander un
titre, même incomplet, même à peu près, pour qu’il le trouve en quelques
minutes ! Pourtant, une affichette annonce la couleur « c’est en ne
cherchant pas que tu trouveras ».
Sot que je suis ! Je n’ai
pas profité de ce pèlerinage insolite pour lui demander ce livre que je
recherche depuis toujours : Les chevaliers de l’Île aux Pies de Marion CAHOUR,
collection « Signe de piste » (c’est un appel à peine masqué à qui l’aurait)
que j’avais lu enfant.