Les scientifiques du Cold Spring Harbor Laboratory viennent d’associer 2 types de neurones à 2 types de comportements quotidiens qui consistent soit à se lever pour « y aller », soit à rester. Les résultats de cette étude menée sur la souris et publiés dans l’édition du 26 mai de la revue Nature permettent de mieux comprendre comment notre comportement est associé à différents neurones, circuits et régions du cerveau.
On savait que ces décisions quotidiennes sur l’opportunité d’ »aller ou non », sont prises en charge par le cortex cingulaire antérieur (CCA), qui fait partie du cortex préfrontal mais on n’imaginait pas affecter un type de neurones à un comportement. Le Pr Adam Kepecs et son équipe sont parvenus pour la première fois, chez la souris, à associer des types de cellules cérébrales spécifiques à un type de comportement particulier et à démontrer que l’activation de ces 2 types distincts de neurones inhibiteurs, dits « neurones à somatostatine » et « neurones à parvalbumine » sont étroitement corrélés avec le début et la fin d’un comportement de recherche alimentaire, chez la souris. Et en identifiant cette activité de neurones spécifiques dans le cortex préfontal, ils identifient aussi une relation entre ces 2 niveaux d’activation.
2 comportements, 2 types de neurones : Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont dû développer un modèle spécifique de souris « équipé » d’une modification génétique qui permet aux chercheurs de cibler une population spécifique de neurones avec une protéine activée par la lumière, une technique connue sous le nom de marquage optogénétique. L’équipe a enregistré l’activité neuronale dans le CCA de ces souris en comportement de recherche de nourriture. Ils montrent que les neurones inhibiteurs à somatostatine rentrent dans une période de faible activité lorsque les souris ne sont plus contraintes d’explorer parce que la nourriture ou l’eau est à disposition, ce qui déclenche un signal dans le CCA. Lorsque les souris décident à nouveau d’aller voir ailleurs, les neurones inhibiteurs à parvalbumine s’activent brutalement.
Ces 2 types d’interneurones définissent donc les limites d’un comportement, l’ouverture puis la fermeture d’un circuit neuronal spécifique avec l’évolution de leur activité, expliquent les auteurs. Un premier résultat qui suggère que la diversité des comportements peut s’expliquer en partie par la diversité des types de neurones.
Source: Nature doi:10.1038/nature12176 on May 26, 2013Distinct behavioural and network correlates of two interneuron types in prefrontal cortex (Visuels NIH)