Plusieurs rencontres auraient été arrangées cette saison en Liga (Ph/Marca)
L’Espagne risque de traverser une mauvaise passe. Le quotidien Marca affirme en effet depuis mercredi disposer d’éléments accablants, témoignages à l’appui, prouvant que plusieurs rencontres de première et deuxième divisions auraient été arrangées durant cette saison. Des informations qui, incontestablement, devraient faire grand bruit dans les jours à venir.
"Les arrangements existent depuis toujours. Celui qui dit le contraire est un menteur". Adrian Colunga, attaquant du club de Getafe, a jeté un pavé dans la mare en affirmant haut et fort qu’il existait bien des truqueurs en Liga. Une déclaration qui vient corroborer la thèse de Marca selon laquelle bon nombre de rencontres du championnat national (première et deuxième divisions) auraient sciemment été arrangées.
"Je ne me fie pas à la moitié de mon effectif "
Un autre joueur de Liga qui a souhaité conserver son anonymat aurait relayé les propos quelques peu étranges de son entraîneur. "Avant un match contre Levante, le coach nous a dit : "On va jouer, faire pression et marquer. Si on marque, ils marqueront aussi. S’ils marquent, nous marquerons à notre tour. S’il y a 0-0 à la 85e minute, nous rendons les armes". Un nul arrangeait les deux équipes et il y a eu 0-0. Il nous a dit de prendre ça comme du théâtre. J’ai rigolé".
S’il n’y a pas que des tricheurs dans le monde football, certains managers de club, conscients du fléau qui tend à s’installer dans leur sport, avouent ne pas savoir comment réagir, comme dépassés par l’ampleur de l’affaire. "J’en suis venu à me demander si je devais titulariser ou non tel ou tel joueur, parce que je pensais qu’il était vendu. Je ne me fie pas à la moitié de mon effectif. Mais si je n’aligne pas mes meilleurs éléments, on va m’accuser de ne pas vouloir gagner…", regrette un technicien de l’élite du football espagnol.
"Couper les mauvaises herbes pour avoir un beau jardin"
"En Italie, en Allemagne, ces affaires ont été démantelées. Mieux vaut voir une fois rouge que cent fois jaune. Ces pays ont été assainis, leurs championnats vont mieux", estime un dirigeant qui voit en ce véritable séisme une opportunité de "couper les mauvaises herbes pour avoir un beau jardin". Les premiers éléments de cette enquête visent tout particulièrement Agapito Iglesias, le président du club de la Real Saragosse, actuelle 19e de Liga…