On a écouté le dernier Harper Simon, Division Street, et on a était surpris. De la vraie surprise, ni bonne, ni mauvaise, mais bien quelque chose à laquelle on ne s’attendait pas. On reconnait bien le bonhomme, ces mélodies, sa voix, mais… C’est un peu comme quand on va dans son restaurant favori, que l’on commande son plat préféré et que le chef a rajouté un ingrédient particulier à la recette. On est surpris d’abord, puis on reconnait son plat. On ne sait pas trop si cela nous plait, mais au final, parce que le cuisinier est bon (ce n’est pas notre restaurant préféré pour rien), et bien, on aime. Pour ceux qui ont aimé son premier album sorti en 2010, c’est le même effet que cela va leur faire, et là le cuistot a rajouté un peu de rock trash à sa folk douce.
Harper Simon est « un fils de ». Et à en écouter son premier album, cela n’étonnera personne quand on vous dira que c’est celui de Paul Simon, la tête créatrice du duo Simon & Garfunkel. Né à New York en 1972, il fit ses études supérieures à Boston au Berklee College of Music. Il revint ensuite dans sa ville natale, dans les années 1990, pour se produire dans de nombreux clubs, alternant entre guitare électrique et guitare sèche. En 2000, il déménage à Londres où il collabora à de nombreux albums, en tant que musicien ou comme compositeur, écrivant pour Menlo Park, ou jouant de la guitare sur l’album Friendly Fire de Sean Lennon. C’est en 2010 que sort son premier album éponyme, Harper Simon donc, s’inscrivant alors clairement dans la grande tradition folk.
Division Street prend donc une toute autre tournure musicale. Retrouvant Tom Rothrock, notamment directeur artistique (Producer) d’albums d’Elliot Smith, Foo Fighetrs, Moby ou encore Beck, Haper Simons garde la structure de ses compositions mélodiques folk et les mélange, à des doses variables, avec ce rock que l’on entendait à New York au début des années 1980. On se retrouve ainsi avec un mélange de morceaux bien lourds aux guitares qui crashent fort et aux batteries qui grésillent (« Dixie Cleopatra », « Bonnie Brae », « Division Street » ou encore « Nothing Gets Throug »), de chansons, conservant la grosse caisse claire, plus enivrantes (« Chinese Jade » ou encore « Breathe Out Love »), ou encore de compositions, un peu plus entrainantes (« Eternal Questions », « ’99 »). Un morceau se perd au milieu de tout cela, « Just Like St Teresa », guitare sèche en avant, plein d’arpèges, au plus près du classicisme folk (il ne pouvait pas s’en empêcher…). En écoutant ce dernier album, on a été surpris donc, mais on avoue être content de l’avoir été.
Charles L