Google joue (gros) au cerf-volant

Publié le 30 mai 2013 par Pwrlovers @pwrlovers

Le géant Google s’intéresse de près à la production d’énergie verte. Nous seulement en s’alimentant avec des panneaux photovoltaïques, comme sur le campus de Mountain View où ils représentent 30 % de la consommation des bâtiments, mais également en investissant dans la recherche de nouvelles façons de produire de l’électricité verte. Son acquisition du 24 mai en est un signe : il s’agit de Makani, une start-up qui travaille depuis 2012 sur un cerf-volant capable d’aller chercher du vent en altitude pour faire tourner des petites éoliennes aéroportées.

Il faut dire que comme tous les leaders du net qui possèdent des data centers à l’échelle mondiale, Google est un ogre énergétique. Certains de ses centres de données sont déjà en partie alimentés par des éoliennes. Mais celles-ci se heurtent vite à des limites physiques.

Achetée par Google, Makani est un spécialiste des éoliennes aéroportées

Le rendement d’une éolienne est dépendant de la force du vent, mais aussi de la taille de l’équipement, qui doit être la plus grande possible. Mais la construction d’éoliennes géantes pose des problèmes de poids et de coût, et mécontente le voisinage, même en mer où les pêcheurs s’inquiètent de devoir partager leur territoire avec des fermes off-shore.

La densité énergétique d’une éolienne est liée à son diamètre. Un bon point pour les éoliennes aéroportées.

Dans les années 80, des chercheurs américains ont décrit une autre possibilité : utiliser des cerfs-volants pour prendre le vent. Avantages : ils peuvent opérer en altitude, là où les voisins sont rares et où les courants aériens sont plus puissants et plus constants que près du sol. Les progrès techniques des matériaux composites et de l’électronique embarquée les rend désormais accessibles. Un gyroscope qui coûtait le prix d’une voiture il y a 30 ans peut désormais valoir le prix d’un hamburger.

Makani est un spécialiste des éoliennes aéroportées

Le 9 mai 2013, Makani vient de faire la démonstration de la capacité de son prototype à réaliser un vol complet, du décollage à l’atterrissage, en étant 100% piloté par ordinateur. Une première mondiale qui n’est sans doute pas étrangère à la décision de Google d’acheter cette société où elle avait déjà mis des billes.

 
Ces aéronefs sont à mi-chemin entre les cerfs-volants et les planeurs. Avec 90% de moins de poids qu’une éolienne conventionnelle, ils sont moins coûteux à construire et à installer, et pourraient produire de l’énergie pour une moitié du coût.

Ils ne nécessitent pas plus d’espace au sol que les turbines classiques, résistent aux sautes de vent et à la foudre, et tiennent dans une camionette. Des avantages nombreux qui permettent d’envisager une industrialisation rapide. Les moyens de Google devraient accélérer le processus.

Remonter à la source :

Fully Autonomous Kite Power System Flight