La population des faiseurs et des défaiseurs de modes vestimentaires fabriquent de l’artifice, du beau, (du laid aussi), de l’élégance, de l’allure, de la dégaine et… de l’ostracisme ! Rares sont les stylistes, les créateurs, les marques de mode dont les manières sont relayés par les marketeurs et les publicitaires, qui s’intéressent aux humains qu’ils habillent, plus souvent préoccuper par les images qu’ils produisent. En cela rien de choquant, promouvoir le réel sous-tend qu’il faille l’embellir, le maquiller, le rendre appétant pour nous laisser croire que nous aussi, pouvons être beaux, sexy, attractifs…
Jusqu’à une certaine limite…
Ces derniers jours, la marque américaine Abercrombie & Fitch fait le buzz négatif dans les médias et la blogosphère suite à la révélation du site Busines Insiders selon laquelle « they don't want overweight women wearing their brand » : ils (les dirigeants de la société) ne veulent pas que les femmes en surpoids portent leur marque ! Exit, non pas seulement les grosses au sens littéral, mais les femmes qui font plus d’un 38 ! Ce qui est plutôt ahurissant, quand on sait que la majorité des femmes dans le monde s’habille entre le 42 et le 48 en moyenne… Mais Mike Jeffries, le CEO de la marque assume sa position en ne « tolérant » (sic !) que des gens minces et beaux dans ses magasins, à l’image de ses vendeurs sans poil et ses vendeuses prépubères qui ne servent à rien sinon ranger les sweats et les t-shirts que leurs clients minces et beaux s’échinent à défaire avec mépris et indifférence.
Cette relégation des gros et des laids est choquante, mais on peut saluer la divine insouciancce aveugle du CEO à la tête d’une marque qui incarne le degré zéro du style et de l’esthétique vestimentaire, qui n’est qu’une gesticulation marketing survendue à des gens minces et beaux suffisamment stupides pour se croire à la mode avec des fringues moches.