Il avait toute une collection de Buddha et aussi de nains de jardin, ainsi que deux trois autres espèces vaguement répertoriées
dans des parterres fleuris, mais non conventionnels.
A force et à la longue de les exhiber ainsi
impudemment et sans y paraître,
et même si son pré carré semblait pousser relativement bien à l'abri des grands vents de l'histoire
il avait apprivoisé sa conscience (qui passait par là) que
de pouvoir à l'occasion susciter quelque interrogation
chez ses semblables et tellement différents.
Ce jeudi-là , promettant quelques ouvertures aux Ferdinand, il termina son café à 9 heures 19, ce qui était tout à fait dans le créneau de son habituelle tasse matinale.
Il prit quelques nouvelles en nuages serrés, avant de les repousser d'un coup d'épongeau bout de la table,
(-voix off-Il appuie alors sur la touche ON)
".../...C'est ce que je sais, c'est ce que je crois, c'est ce que m'a dit le vent.../..."
Lui qui ne croyait en rien ou alors à trop de choses en même temps pour arriver décemment à en sortir indemne, se surprit à reprendre le refrain bon marché et accessible en toute saison, convenant tout à fait-- avouons-le- au sentimentalisme celtique dont il abusait sans vergogne.
Il en allait de même de ces personnages fantasmatiques qui tapissaient des cellules destinées à cela. Ils lui servaient de fond de (bon) teint, une ou deux feuilles de laurier mais pas plus, et l'impression rassurante qu'en mélangeant les genres, on annulait les effets secondaires de l'absolution généralisée.
Mythoyen,
citoyen,amateur de rimes
faciles à revendre,
mais ne pas trop en promettre,
pour autant.
Philippe Avron par comeandsee
Le titre du jour est inspiré librement de celui de la magnifique pièce de Philippe Avron "Je suis un saumon"
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