Cette étude du Dana-Farber Cancer Institute met l’accent sur une plainte fréquente de patients traités pour un cancer de la prostate. Un petit pourcentage d’hommes se plaint en effet d’un pénis plus court après le traitement, entraînant une atteinte à la continence et aux relations intimes. Cet effet secondaire d’un plus petit pénis est bien connu des médecins et des chirurgiens, expliquent les auteurs dans la revue Urology, mais rarement discuté avec les patients, de sorte qu’il peut être très pénible quand il se produit.
Ces plaintes interviennent plus fréquemment chez les hommes traités par prostatectomie radicale ou ablation chirurgicale de la prostate ou par blocage hormonal par thérapie anti-androgénique associée à la radiothérapie, selon ces chercheurs du Dana-Farber. En revanche, aucun homme ne déclare une réduction du pénis après radiothérapie seule.
L’étude est basée sur 948 questionnaires remplis par les médecins de patients traités pour un cancer de la prostate avec récidive. 25 patients (soit 3%, ou 4% après chirurgie et 2,6% après thérapie anti-androgénique+ radiothérapie- Voir schéma ci-contre) se sont plaints d’un plus petits pénis après le traitement. Le Dr Paul Nguyen, radio-oncologue explique que c’est la première étude à relier les perceptions d’une réduction de la taille du pénis, la dégradation de qualité de vie dont les troubles de la continence et de la sexualité et le traitement du cancer de la prostate. Même si cet effet secondaire d’un plus petit pénis, est bien connu des médecins et des chirurgiens. Si l’étude ne comporte pas de mesures directes de la taille du pénis avant ou après le traitement, elle prend en compte la question, soulevée par les patients auprès de leur médecin et sans que le médecin ait eu besoin de les interroger sur ce point. Pour cette raison, les auteurs suggèrent que ce problème est probablement plus fréquent que rapporté.
Informer les patients : Le cancer de la prostate est l’un des rares cancers où les patients ont un choix entre plusieurs thérapies. Les patients devraient être informés sur le raccourcissement du pénis, au même titre que pour les autres effets secondaires qui affectent la qualité de vie. L’auteur principal, le Dr Jim Hu, chirurgien à l’Université de Californie et co-auteur de l’étude confirme que l’effet est courant avec la prostatectomie et que cela peut entraîner une fibrose et une atrophie du tissu érectile liée à des lésions des nerfs et des structures vasculaires. Les conséquences sur la continence et la sexualité ont été déjà documentées.
Troubles de la continence et de la sexualité : D’une manière générale, l’incontinence urinaire est une comorbidité significative après prostatectomie radicale. Jusqu’à 65% des hommes continuent à souffrir d’incontinence jusqu’à 5 ans après leur chirurgie. Mais a fortiori lorsqu’il y a réduction de la taille du pénis qui vient s’ajouter à la perte de contrôle de la vessie. Sur les dysfonctionnements sexuels, ils sont associés, dans un cas sur 2 à l’incontinence. Dans les cas de réduction de la taille du pénis, l’atrophie du tissu érectile entraîne quasi-systématiquement des troubles de la sexualité. Au-delà des lésions, les auteurs observent que l’activité sexuelle de ces patients devrait être soigneusement évaluée « en raison de la relation évidente avec la perception qu’ont les patients de la longueur de leur pénis ». Par ailleurs, des protections absorbantes spécifiques pour hommes existent ; TENA Men propose une large gamme de protections spécialement conçues pour les troubles urinaires chez l’homme.
Source: Urology January 2013 Reduced Penile Size and Treatment Regret in Men With Recurrent Prostate Cancer After Surgery, Radiotherapy Plus Androgen Deprivation, or Radiotherapy Alone (Visuel@ © Kurhan – Fotolia.com)