A l'occasion du 130ème anniversaire de la mort de l'Emir Abdelkader (1808 - 1883), un colloque international sur le thème « L'Émir Abdelkader et le droit international humanitaire », se tient actuellement dans la banlieue d’Alger.
Pour cet évènement, la Fondation Émir Abdelkader a associé le ministère algérien de la Justice, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-Rouge algérien. Le président du CICR, Peter Maurer, en visite officielle en Algérie participait, hier, à l'ouverture des travaux.
Abdelkader, l'humanitaire... Contemporains, Dunant et l'Emir auraient pu se croiser dans l'Algérie du milieu du XIXème siècle.
Les deux partageaient une même idée : la nécessité de codifier la guerre. Sur le traitement des prisonniers, par exemple, Abdelkader apparaît en pionnier comme en témoigne l'extrait de cette correspondance adressée vers 1845 par l'Emir à Monseigneur Dupuch, premier évêque d'Alger :
"(...)Envoyez un prêtre dans mon camp. Il ne manquera de rien. Je veillerai à ce qu'il soit honoré et respecté comme il convient (...). Il priera chaque jour avec les prisonniers, il les réconfortera, il correspondra avec leurs familles. Il pourra ainsi leur procurer le moyen de recevoir de l'argent, des vêtements, des livres, en un mot tout ce dont ils peuvent avoir le désir ou le besoin. A une seule condition : dès son arrivée ici, il doit solennellement promettre, une fois pour toutes, de ne jamais faire aucune allusion, dans ses lettres à l'emplacement de mes bivouacs, ou à mes mouvements tactiques (...)"