Elégant & aérien, Portugal. The Man n'oublie pas ses bonnes manières. Plastic Soldiers, dont l'écho appliqué la voix vous prend aux tripes, ouvre le bal. Tout comme le mélancolique & délicat Sea Of Air, ballade par excellence de l'opus, la voix y est travaillée. Alors que l'on croirait entendre Alex Turner sur Atomic Man, la superposition progressive des instruments constituant alors un tout indivisible nous rappelle immédiatement l'ADN de Portugal. The Man.
Ironiques sur Creep In A T-Shirt ("I am sorry mister policeman, if I wanted to talk I would call a friend"), les américains de Portland retrouvent tout leur sérieux sur Smile. Gentiment, ou devrais-je plutôt dire naïvement, Portugal. The Man nous explique que décidément, la vie n'est pas facile. "I don't want to talk about the world. I just wanna smile (...) I feel fine, I feel good: that's what happy people do" Les paroles simplistes & répétitives de Smile sont compensées par un crescendo pour le moins réussi.
Formule reprise sur Waves, on se dit que Portugal. The Man a trouvé un nouvel outil efficace pour titiller momentanément l'attention de l'auditeur.
Après un Modern Jesus plat & sans surprise, suivi d'un Hip Hop Kids téléphoné, une seule réflexion s'impose: peut-être que huit albums en huit ans, c'est trop. Si Evil Friends nous fait passer cinquante-deux minutes agréables, l'étincelle qui nous hérisse les poils & nous chatouille les oreilles n'est pas au rendez-vous. Dommage.
Je vous laisse avec le clip d'Evil Friends,
Enjoy... & play it louder!!