Une cheville comme un boulet

Publié le 30 mai 2013 par Pimprenelle2

Parce que moi je n’aime pas être malade, souffrante, n’y trouve aucune compensation, aucun avantage, moi qui balade ma cheville bandée du plus bel effet tel un boulet.

Bref je souris et intérieurement enrage, traine la patte du canard boiteux, et rêve de courir ma ville ou d’autres suis pas sectaire, mais limitée, mes pas sont comptés, la science me l’a dit : évite de marcher !

C’est une affaire de quelques jours, totalement anodin, mais là je réalise que l’on ne désire jamais autant et aussi fort que l’interdit.

Et puis moi, je suis une femme, une femme frivole en cas de mise en danger de mon intégrité, il me faut donc c’est urgent retrouver ma confiance et ma féminité, mettre des sandales, alors même que l’on se caille, à talons alors que l’entorse je me la suis faite en tennis, et rouge pour me la péter et me rendre remarquable.

Je n’ai pas d’autre choix que de me montrer raisonnable, alors j’envisage de me rabattre sur le rouge à lèvres mat que j’ai repéré chez Kiko. Oui mais voilà Kiko a ouvert depuis peu dans ma ville, et les pépettes en tout genre l’on pris d’assaut, semblent y avoir planté leur tente avoir qu’elles ne s’y relayent, je ne sais pas. Force est de constater que dans leur grande majorité elles sont jeunes et vigoureuses, ne supportent pas la rivalité. Vous attendez patiemment de pouvoir approcher de l’objet de votre désir, enfin vous lui faite face quand soudain d’un coup de hanche ou de coude, vous êtes délogée. Casse toi débris t’as rien à faire ici.

Deux tentatives, deux échec, pas envie de me battre pour un rouge à lèvres, pour quelques euros.

Et maintenant, transformée en canard boiteux, il me parait impossible de les affronter, sans risquer l’envol, le vol de la bécasse, et la mort du cygne en final. Je ne fais pas le poids, si tant est que je l’ai eu fait un jour.

Il est étrange de s’apercevoir que quelques babioles, sensées nous rendre jolies, nous transforment nous les femmes en bêtes sauvages, nous fait voir rouge, fait perler la bave aux lèvres, en meute sauvage et individualiste, prête à mener une guerre.

Mais moi, je n’en suis pas, n’appartiens pas à cette engeance. Je vais donc attendre, qu’elles se lassent, qu’elle soient repues, et finirai bien par le faire mien mon vrai rouge mat.


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