Synopsis : Ichigo est redevenu un lycéen normal, désormais incapable de voir les fantômes. C'est au fond la vie dont il a toujours rêvé. Les seules traces qu'il garde de son passé de Shinigami sont le badge de Shinigami remplaçant, l'adresse et la condition physique qu'il a acquises grâce à son entrainement. Désormais, les équipes des différents clubs sportifs de la ville de Karakura proposent à Ichigo de les rejoindre contre rémunération. Alors qu'il se balade dans la rue accompagné de Keigo et Mizuiro, un homme se fait voler son sac. Ichigo règle le compte du voleur et restitue le sac à sa victime, qui semble connaître le nom de Ichigo Kurosaki.
Wouah, comment ça ? Bleach saison 16 ? Un anime ? Et les autres saisons ? Oui, je sais, cet article tombe un peu comme un cheveux sur la soupe et c'est assez normal car je dois avouer avoir repris mon visionnage de l'anime de Bleach un peu par hasard, plus par ennui qu'autre chose. Face aux nombreuses fin de saisons du côté des séries, il faut bien s'occuper les yeux avec quelque chose. Pourquoi Bleach ? Tout simplement car c'est un de mes mangas préférés, que j'ai découvert avec l'anime en 2005 (il y a déjà 8 ans !) et que j'essaye de suivre avec assiduité depuis. Alors que j'avais commencé par l'anime, j'ai rapidement rattrapé la publication du manga en France jusqu'à désormais lire chaque semaine les scans traduits de la publication Japonaise depuis le Shonen Jump, le magazine hebdomadaire qui publie Bleach. Pourquoi la saison 16 ? Assez bizarrement, car c'est la dernière et qu'il fallait bien que je commence quelque part. Commencer par la fin ? Quelle drôle d'idée, n'est-ce pas ? Il faut savoir que je connais la totalité de l'histoire principale, j'ai lu le manga, que ce soit en français ou en anglais, et qu'il est donc difficile de voir quoi que ce soit de l'anime qui soit nouveau (à part les hors-série qui sont de toute façon souvent d'assez piètre qualité). Étant donné que la seizième saison était la dernière, pourquoi ne pas reprendre par la fin ?
En manga, cet arc a beaucoup perturbé, pour la simple et bonne raison que beaucoup de monde estimait que l'histoire était arrivée à son apogée lors de la fin de l'arc des Arrancars et la transformation ultime d'Ichigo. Difficile de faire encore plus puissant, plus spectaculaire et plus violent. C'est donc avec beaucoup de surprise qu'on retrouve un Ichigo dénué de touts pouvoirs et qui a même perdu sa capacité à voir les fantômes. C'est donc la vie normale pour le lycéen, que l'on retrouve plus d'un an après son ultime combat. Pendant les premiers épisodes, on retrouve une ambiance assez étrange qui fait penser au tout début de la série, où Ichigo traine dans Karakura, au lycée, combat des yakuza et s'occupe de ses petites sœur. Bien sur, il y a une sorte de mélancolie latente, une lenteur qui ici ne dérange pas, même une sorte de malaise à voir Ichigo dénué de ses pouvoirs. Sa rencontre avec Ginjo est étrange et on comprend rapidement que quelque chose cloche (après tout c'est un shonen, il y aura forcément quelque chose qui cloche à un moment). L'introduction du concept de Fullbring était intéressante car il permet d'expliquer d'avantage les pouvoir de Chad et Orihime. C'est vrai que depuis du manga, on tient pour acquis que ces deux personnages ont des pouvoirs mais jamais leur origine n'est vraiment expliquée. Ils se manifestent juste en rapport à leur personnalité et des intrigues bien spécifiques. Pendant plus d'un an, Chad et Orihime se sont entrainés et maîtrisent encore mieux leurs pouvoirs, surtout Inoue qui excelle désormais dans l'utilisation de ses différents boucliers. Elle a à vrai dire un des pouvoirs les plus intéressants et impressionnants du manga, et c'est quelque chose qui est abordé dans l'arc des Arrancars avec Aizen qui explique un peu en quoi il consiste. Ainsi, les bras de Chad et les barrettes d'Orihime sont leurs Fullbrings. L'ajout d'Ichigo à ce groupe très fermé de gens spéciaux est un peu étonnant dans un premier temps. A vrai dire, je pense que n'importe qui peut posséder un Fullbring du moment qu'il possède un niveau de pression spirituelle suffisant et que des conditions sont remplies pour le faire se manifester. Ichigo, qui était sensé avoir perdu toute pression spirituelle ne devrait pas en avoir, cependant, pour le bien de l'intrigue ... Son badge de Shinigami remplaçant devient sa nouvelle arme et il acquiert de nouveaux pouvoirs. C'est bien, parce que c'est un shonen, et qu'on attend ça, mais ce n'est vraiment pas le plus intéressant.
Car pour une fois, Tite Kubo fait preuve d'assez d'originalité pour construire une intrigue un tout petit peu plus complexe que ce qu'il avait fait jusqu'à présent. On atteint pas les sommets de la créativité, mais j'ai quand même trouvé que l'utilisation du pouvoir de Tsukishima apportait vraiment une autre dimension à l'histoire. Il n'est pas très difficile de comprendre ce que fait son Fullbring et à vrai dire le comprendre n'est pas le but. Le voir en action, cependant, c'est autre chose. J'ai tout particulièrement aimé le moment où Ichigo découvre sa famille, puis ses amis, entièrement sous l'influence de Tsukishima, tous persuadés qu'il est en réalité un cousin de la famille, une connaissance vieille comme le monde. C'est assez déstabilisant de voir Ichigo malmené de la sorte, non pas physiquement comme on en a l'habitude, mais psychologiquement. Si, en tant que spectateur, on avait pas assisté à d'autres scènes un peu plus tôt, nous aussi, comme les amis et la famille d'Ichigo, nous le penserions fous, victime d'un sortilège ou je ne sais quoi. Ichigo doute, ne comprend pas ce qu'il se passe et se rend vite compte qu'il ne peut plus faire confiance à personne. Ses amis se retournent contre lui, utilisent leurs pouvoirs pour le combattre. Heureusement il reste Ishida qui lui n'est pas affecté par le Fullbring, pour lui redonner un peu confiance, mais c'est bien lorsqu'il voit apparaitre Rukia qu'il redevient lui même, à plus d'un titre puisqu'il retrouve sa capacité de Shinigami, plus puissant que jamais puisque donné par l'ensemble des capitaines du Gotei 13. Rapidement l'intrigue se dénoue et les ennemis ne sont pas forcément ceux que l'on pensait. La révélation (mais est-ce que cela en est une ?) concernant Ginjo était à la fois évidente et surprenante, car Tite Kubo aurait pu se contenter d'un schéma plus classique. La trahison, cependant, est quelque chose de toujours intéressant. Ainsi Ginjo était le "cerveau" derrière toute l'opération et Ichigo s'est fait baladé comme un idiot. Au final, tout cela devient assez complexe, mêlé à l'intrigue du Shinigami remplaçant et on à un peu l'impression que c'est tiré par les cheveux. Cependant, cela à le mérite de donner un coup de fouet à notre héros et de lui faire reprendre sa place de droit dans le panthéon des personnages de shonen les plus surpuissants jamais créés.
Commence alors l'inévitable bataille multiple avec des duels assez classiques qui montrent avec parfois un peu de maladresse ou d'exagération, le potentiel des Fullbrings. Bien évidement, c'est du combat Bleach, c'est sympa mais on pourrait avoir un peu peur d'assister encore à des combats étalés sur plusieurs épisodes. Bien au contraire, pour une fois, c'est concentré de chez concentré et le tout est bouclé en trois ou quatre épisodes, y compris l'ultime combat d'Ichigo qui est d'une simplicité étonnante. On nous montre un Ichigo en maîtrise totale de ses pouvoirs, de son mental et de ses émotions. La mort (définitive! pas comme Aizen ...) de Ginjo était assez brutale et j'ai trouvé ça intéressant comme traitement. Ce n'est clairement pas une habitude de Bleach, où les combats sont généralement longs, sanglants, et le méchant ne meurt jamais.
On nous offre un épilogue léger et humoristique par moments pour relâcher la tension et dire au revoir à l'anime en douceur. Car cette seizième saison est aussi la dernière (pour le moment). J'étais un peu surpris que l'anime se termine comme ça, mais c'est quelque chose d'assez habituel apparemment. Il faut dire aussi que l'anime aura été diffusé presque non-stop pendant près de huit ans et aura rattrapé à de nombreuses reprises le manga, obligeant de nombreux arcs hors-série pour gagner un peu de temps. A vrai dire, je trouve que c'est une assez bonne idée de faire une pause pour le moment, et je suis persuadé que lorsque le nouvel arc commencé par Tite Kubo aura pris suffisamment d'avance, la production de l'anime reprendra. Ce serait d'ailleurs assez logique. Je suis cependant surpris que l'arrêt n'est pas été fait lors de la fin de l'arc des Arrancars, bien plus symbolique pour le manga (vu que beaucoup de monde l'aurait bien arrêté à ce moment ...).
Cette seizième saison est en tout cas une assez bonne surprise puisqu'assez différente de ce qu'on a pu avoir jusqu'à présent. Même si les retournements de situation sont assez évidents, j'ai beaucoup aimé le désir de complexifier un peu l'intrigue avez quelque chose de parfois plus psychologique, plus dérangeant que des simples bastons. Côté visuel, c'est parfois vraiment beau, particulièrement le dernier combat, mais parfois un peu bancal, comme depuis le début de l'anime avec une énorme inégalité selon les épisodes et les arc. Cependant, le manga est assez bien retranscrit, avec la dose d'humour habituelle et la tension inhérente à l'histoire. J'ai aimé la courte durée de cet arc et les combats plus simples, condensés, et donc de meilleur qualité.