Hier étaient récompensés les jeunes lauréats de la campagne 100 jours pour entreprendre à Paris. Qui sont-ils ?
Par Alexis Vintray.
On croyait tous les jeunes Français aspirants fonctionnaires. Et si c’était faux ? L’objectif du collectif « 100 jours pour entreprendre » est au moins de rendre cela aussi faux que possible, en encourageant l’entrepreneuriat des jeunes en France, avec un grand concours annuel pour récompenser les meilleurs projets de création d’entreprise, déjà lancés ou non.Un concours de grande ampleur grâce à de nombreux sponsors et dont le prix est simple : « gagne ta boite ». Les dix lauréats gagnent en effet une « boite à outils » pour les aider à lancer leur entreprise : capital de départ, coaching, accompagnement juridique, etc. Le tout grâce au soutien des partenaires et des associations d’entrepreneurs qui parrainent le mouvement (Esprit d’entreprises, 100 000 entrepreneurs, Croissance Plus, MoovJee, etc.).
Parmi les heureux gagnants de cette boite à outils de 100 jours pour entreprendre, beaucoup d'entreprises ou d'idées d'entreprises sur des concepts simples voire basique, loin de l'idée des start-up ultra-pointues : Neosquat, un site de location de mobilier pour étudiant de passage à Paris, Les grandes dames, un restaurant où les cuisiniers sont des grand-mères qui ressuscitent les recettes d'antan, Super Fringale, un concept de livraison de repas au bureau, Artips, des anecdotes sur l'art tous les jours quotidiennement sur votre smartphone pour vous cultiver différemment ou Mobeye, une application de crowdsourcing très intéressante.
Au final, peu d'idées complexes, soulignant bien à quel point l'entrepreneuriat peut être partout, et n'est pas synonyme de technologies de pointe. Toute idée qui permet de mettre en relation efficacement une offre et une demande, comme Neosquat ou Mobeye, peut être le grand succès de demain.
Dans tous ces candidats et lauréats, on ne peut s'empêcher de noter la très grande diversité des origines sociales ou ethniques. Alors que les rigidités françaises privent de toute chance d'amélioration de leur vie les moins favorisés, l'entreprise, tout particulièrement aujourd'hui, est le meilleur vecteur de promotion sociale, le seul vrai ascenseur social.
Ce qui frappe également, c'est de voir à quel point la création d'entreprises est peu une affaire d'argent, et surtout une recherche de liberté, de création, de révolution du monde, pour apporter à tout un chacun de nouveaux services et lui améliorer la vie. Un "rêve d'évasion" comme le formula lors de la soirée le célèbre patron de Vente Privée, Jacques-Antoine Granjon. L'énergie et la volonté qui transpirent de tous ces aspirants entrepreneurs est communicative, et l'on se met à rêver : où serait la France si l'on cessait de les décourager par le discours négatif ou une fiscalité confiscatoire, et qu'on encourageait plutôt l'entrepreneuriat par une fiscalité légère et un discours d'ouverture à la création, au monde, aux talents ?