Zakhar Prilepine est connu en France puisque certains de ses livres y sont traduits et qu’il apparaît dans le Roman d’Emmanuel Carrère « Limonov » en tant que militant Nazbol.
Jusqu’à présent il a eu une vie assez mouvementée, avant de s’engager dans les forces spéciales pour combattre en Tchétchénie il chantait beaucoup de chansons avec ses amis. Certains sont même devenu musiciens et ont fondé le groupe Elefank. Cette communion masculine que procure la chanson lui manque visiblement puisqu’il revient chanter avec eux pour deux albums. La chanson TATA fait partie du dernier album « coup d’état ». Voici deux clips qui illustrent à leur manière la chanson.
Захар Прилепин
ТАТА
Тата, мне так нужен
самогонный аппарат.
Мы на нём уедем тут же
в город Петроград.
Там из аппарата
как из броневика
расстреляем, тата,
местное ЧК.
Тата, а привёз бы ты
швейный «Зингер» мне.
Говорят мои кенты:
есть главный по тюрьме,
нашу он блюдёт судьбу
каждый день и час, -
вышьем у него на лбу
слово «Карабас».
Тата, для чего тебе
асфальтовый каток?
Есть у нас на городе
заметный паренёк,
ездит он мигалкой
сорок раз на дню,
хоть машину жалко,
а парня догоню.
Тата, запалить бы мне
знатный фейерверк,
было небо синее,
цвет его померк,
гонит ветер прелый дым,
слышен вой и рёв,
Старо-Погореловым
стал Ново-Огарёв.
Тата, как хочу я
вкусную траву,
из неё скручу я
злую тетиву,
брага, сколько не залей,
прицела не собьёт,
на одном летит крыле
царский самолёт.
Тата, привези нам
трактор заводной,
чтоб от керосина
дым шёл над трубой,
на предельных скоростях
еду по Кремлю.
Может, скажут в новостях,
кого я раздавлю.
Tata, j’ai tellement besoin de
d’un alambic.
Nous allons en chercher un dans
La ville de Petrograd.
Là, de l’appareil
Comme d’une automitrailleuse
On va tirer, Tata,
La Tcheka locale.
Tata et tu aurais apporté
Une machine à coudre «Singer» pour moi.
Mes potes disent
il y a le chef de la prison,
Il veille sur notre destin
chaque jour et heure -
On lui brode sur son front
le mot «Carabas».
Tata, pourquoi t’as besoin
d’un rouleau compresseur?
Il y a dans notre ville
Un petit gars remarquable,
il roule avec un gyrophare
Quarante fois par jour,
Même la voiture a pitié,
Et ce gars je vais le rattraper.
Tata, m’enflammerait
Un sacré feu d’artifice
Le ciel était bleu,
Sa couleur s’est fanée
Le vent sa fumée pourrie
On entend un hurlement et un rugissement,
Le Vieux-Pogorelov
Est devenu un nouveau Ogariov.
Tata, je veux tellement
De la bonne herbe,
D’elle je tresse,
Une méchante corde,
Peu importe combien tu t’enfiles de Braga,
Ça t’empêchera pas de bien viser,
Vole sur une aile
L’avion du Tsar.
Tata, apporte-nous
un tracteur mécanique,
Pour qu’à partir du kérosène
La fumée sorte au dessus du tuyau,
Aux limites de vitesse
Je vais au Kremlin.
Peut-être on dira aux nouvelles
Qui je vais écraser.