Source: Myspace/Peush
Au 7ème jour du mouvement de grève, les travailleurs sans-papiers
mobilisés pour leur régularisation font toujours preuve d'une
détermination totale.
Date : 21 avr.2008, 19:19
Le mouvement ne cesse de s'amplifier, avec
chaque jour le déclenchement de grèves dans de nouvelles entreprises.
Pour garantir le succès de cette lutte, les travailleurs sans-papiers
en grève ont absolument besoin de la présence de soutiens extérieur
sur leurs lieux d'occupation, y compris pendant la nuit, ne serait-ce
que pour garantir leur sécurité.
La fatigue et la tension nerveuse commençant à faire leur effet sur
les militants engagés depuis le début du conflit, nous lançons un
appel à toutes celles et tous ceux qui pourraient venir apporter un
soutien aux grévistes, sous quelque forme que ce soit (notamment venir
passer une nuit avec eux).
Si vous êtes disponible, vous pouvez contactez:
- Amara: 06. 07. 80. 99.59
- Sébastien: 06. 62. 72. 84.04
Voici la liste des quatre lieux occupés par des travailleurs
sans-papiers grévistes de Droits devant!!, ainsi que les contacts de
militants présents sur les lieux:
* Café "La Jatte"
67, boulevard Georges Seurat - île de la Jatte - 92200 Neuilly-sur-Seine
Métro: Porte de Champerret (ligne 3), puis bus 163 et 164 (arrêt
Île-de-la-Jatte)
Contact: Amara - 06. 07. 80. 99.59
* "Passion Traiteur"
145/153, boulevard de Valmy – 92700 Colombes
Gare "Colombes - Le Stade" au départ de Saint-Lazare
Contact: Gracieuse - 06. 17. 71. 67.81
* Magasin "Casa Nova"
58, avenue Victor Hugo – 93320 Les Pavillons-sous-Bois
Contact: Magali - 06. 73. 54. 25.44
* "BBF Jardinage"
Zone Industrielle (près de l'Intermarché) – 91540 Ormoy
Contact: Denise - 06. 30. 12. 61.02 ou Marie - 06. 65. 45. 47.23
Par ailleurs, une réunion publique de solidarité et de soutien aux
travailleurs sans-papiers en grève est organisée mercredi 23 avril à
19h à la Bourse du Travail de Paris (Salle Henaff - Annexe de la
Bourse du Travail - Boulevard du Temple - Métro République).
Des représentants des grévistes de chaque site occupé seront présents,
ainsi que des militants de Droits devant!! et de la CGT engagés dans
la lutte.
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PARIS (Reuters) - Les appels à la régularisation et à la solidarité avec les travailleurs sans papiers se sont multipliés en France, une semaine après le début d'une mobilisation sans précédent dans le pays.
Plusieurs centaines de sans-papiers - de 300 à 500 selon les sources - se sont mis en grève, en majorité à Paris et en Ile-de-France, réclamant l'octroi de papiers en règle.
La CGT et l'association Droits devant! demandent une négociation avec le ministère du Travail pour des régularisations dans 150 métiers manquant de main d'oeuvre, principalement la restauration et le bâtiment, comme le prévoit une circulaire depuis janvier dernier.
Lundi, la Ligue des droits de l'Homme, la FSU, l'Unef et l'association France Terre d'asile se sont jointes à ces revendications et ont appelé à participer à un meeting mercredi soir à la Bourse du travail, à Paris.
Sans "ouvrir la porte à une régularisation générale", le Parti socialiste a souhaité "un retour à une politique qui s'appuie sur des critères clairs et objectifs" pour une régularisation. "Le contrat de travail doit trouver une place prépondérante" dans ces critères, a déclaré le député européen Stéphane Le Foll lors du point de presse hebdomadaire.
Le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), André Daguin, a également réclamé une régularisation importante, de 50.000 à 100.000 travailleurs.
"Quels sont les inconvénients à le faire?", s'est-il interrogé au micro de RTL. "Si on ne les régularise pas, il faut les licencier, donc dans Paris des tas de restaurants seront totalement désorganisés, on va tuer une partie du tourisme", a prévenu André Daguin qui ne veut pas pour autant régulariser "n'importe qui, n'importe comment".
"Les gens qui travaillent chez nous, qui sont déclarés par leur patron, qui paient leurs impôts, leurs cotisations à la sécurité sociale (...) Ceux qui donnent satisfaction dans leur boulot, qui n'ont jamais agressé qui que ce soit, ceux qui mènent une vie normale il faut les régulariser", a-t-il dit.
"COMMISSION DES SAGES"
Depuis le 1er juillet 2007, les employeurs doivent vérifier auprès des préfets l'authenticité des papiers des travailleurs étrangers.
Selon le ministre du Travail, Xavier Bertrand, interrogé sur Canal+ dimanche, "les préfets ont un rôle clé à jouer, un rôle de régularisation au cas par cas en faisant du sur-mesure".
Dans un communiqué, la Ligue des droits de l'Homme demande "que l'on ne renvoie pas dans la clandestinité des milliers de personnes qui ont osé venir en pleine lumière pour revendiquer leur juste place dans notre société".
Elle demande "qu'aucune solution de force ne vienne consacrer la ségrégation et l'injustice sociale.
France Terre d'asile s'élève de son côté contre la "ligne dure" du gouvernement et interpelle le Parti socialiste qui doit contribuer à "un puissant élan de solidarité".
L'association prône la mise en place d'une "commission des sages" venant de divers horizons pour s'occuper de la question des travailleurs sans papiers. "Ils ne constituent pas une charge. La preuve, ils veulent participer à l'effort national en cotisant".
Pour l'Unef, cette mobilisation permet "de dénoncer une double hypocrisie. Celle "de certaines entreprises qui profitent d'une main d'oeuvre précaire" et celle du gouvernement qui, "aveuglé par une politique du chiffre en matière d'immigration, tourne le dos à la situation de ces travailleurs et à leur aspiration légitime à l'égalité des droits".
Laure Bretton