"Je pense qu’il faut reconstruire la confiance envers les fonctionnaires qui ont l’impression d’être considérés comme des charges et jamais comme ceux qui participent au redressement de leur pays. Nous avons manqué de pédagogie. Il y a de vraies injustices dans la dernière réforme, mais je pense qu’on peut les réparer. Sur la retraite, il n’y a pas de sujet tabou", a déclaré Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique dans un entretien accordé aux Échos. Cliquez sur le lien pour retrouver l’intégralité de l’interview.
Une équation sans solution ?
Alors que François Hollande a promis une réforme des retraites pour la fin 2013, les débats continuent de diviser, même au sein de la majorité. Pourtant, la gauche ne pourra pas reculer vu la situation des caisses « retraite ». Ce sera la première réforme des retraites menées par la gauche puisque les trois dernières ont été réalisées par la droite : en 1993 avec Édouard Balladur, en 2003 avec François Fillon et en 2010 avec Éric Woerth.La situation est d’autant plus compliquée qu’aucune solution n’est compatible avec les promesses de la gauche. En effet, trois variables peuvent être ajustées :
- la durée de cotisation : partir plus tard pour une retraite à taux plein. Mais cela revient en réalité de facto à baisser les pensions vu le faible nombre de Français qui parviennent à travailler au-delà de 60 ans. Ils ne sont en effet que 17,9% à travailler une fois cette barrière d’âge franchie, alors que 60,6% des 54-59 ans ont encore un emploi. Le niveau d’emploi des plus de 60 ans est l’un des plus bas de tous les grands pays développés. Pour comparaison, le niveau moyen est de 30,5% pour l’Union européenne, et jusqu’à 61% en Suède, selon Eurostat.
- le poids des cotisations : c’est alors le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises qui trinquent.
- le montant des pensions : en les faisant progresser moins vite que l’inflation.