Le petit chat est mort ou quand j'ai appelé Renaud en renfort

Publié le 29 mai 2013 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

Il y a 10 jours maintenant, Chacha, qui partageait ma vie depuis longtemps, est morte.

C'était un chat de gouttière qui a été à mes côtés dans les moments les plus joyeux de ma vie et aussi dans les plus durs, qui ont eu le bon gôut de me tomber dessus ces 10 dernières années. Consécutivement.

  Grand écart émotionnel qui a mis à mal ma souplesse et ma faculté à absorber les chocs (C'est à croire que les grands bonheurs nous laissent plus fragiles encore, quand on mesure combien il est difficile de se relever d'une chute après qu'on soit monté très haut. Mais enfin. La vie, quoi).

J'ai beau savoir que "ce n'était qu'un chat" (pire tentative de réconfort entendue 100 fois pourtant depuis "l'incident"), rien à faire :  sa disparition soudaine m'a fait un mal de chien. Le vide qu'elle a laissé, les souvenirs qui remontent d'un coup alors qu'elle n'est plus. C'était compliqué.

Et puis très vite s'est posée la question "d'en prendre un autre". Parce que j'ai pour ainsi dire toujours vécu avec des animaux et que je n'imagine pas qu'il puisse en être autrement.

 Première réaction : pas question.

 Trainer dans un refuge et en choisir un comme on choisit un paquet de yaourts dans un magasin : non, merci.

 J'ai toujours adopté des animaux de compagnie que la vie avait mis sur mon chemin au bon moment, merci le destin. Pas envie de changer ça, faisons confiance à la vie. C'est mon crédo.

Déjà avec Chacha ça s'était passé ainsi : alors que je passais une semaine dans une ferme du bocage normand, une jeune chatte était venue me voir, tous les jours, me suivant à la trace autant que possible. Au moment de quitter l'endroit, j'embarquais le chat. Borgne et efflanqué, qu'importe. C'est ainsi que le sort en avait décidé, nous étions faites pour nous rencontrer. Début d'une longue histoire jalonnée de hauts et de bas dans laquelle nous ne nous sommes pas quittées.

Et puis. 

10 jours après que Chacha m'ait quittée, je récupère un chaton.

Obligé.

Sous la pluie, sur un tas de pierres à proximité d'un chantier, il miaule faiblement. A côté de lui, gît le corps sans vie d'un autre chaton qui lui ressemble.

J'y vois un signe du destin, ce chaton qui a besoin d'être sauvé qui croise ma route alors que justement il y a cette place à prendre dans ma vie.

Il est petit et très jeune, le vétérinaire me fait remarquer que ses 230 grammes font qu'il est très fragile et que les conditions dans lesquelles il a été récupéré font qu'il faut le surveiller. Et le nourrir au biberon. En attendant qu'il puisse s'alimenter seul.

Ce que je fais. Consciencieusement.

Il passe son temps collé à moi. Bien entendu j'adore ça.

Passent 5 jours formidables en sa compagnie et voilà, avant-hier, au matin, j'ai retrouvé son petit corps inanimé.

Je ne saurais jamais pourquoi il est mort cette nuit-là. Toujours est-il que la tristesse qui m'a envahie laissera longtemps des traces.

Parce que ça faisait si peu de temps que j'étais déjà passée par là, parce que moi et ma sale manie de m'attacher vite et fort font que j'ai eu très mal. Parce qu'à la maison, inutile de se mentir, la présence de ce petit chat avait fait presqu'oublier à tout mon petit monde la douleur de l'absence de Chacha.

Et à nouveau les larmes et le manque. L'incompréhension et la souffrance.

A nouveau tous ces pleurs. Le deuil. Le sentiment d'injustice par-dessus.

Avoir un animal domestique pour un enfant est une expérience merveilleuse, de responsabilisation et d'apprentissage de la vie. Tout ça, très bien, mais ça ne pèse pas lourd quand la douloureuse réalité nous rattrape :  comment expliquer l'inexplicable? Comment soulager la douleur d'autrui quand le mal nous ronge aussi?

Je n'ai rien trouvé de mieux sur le moment, que de bafouiller quelques paroles réconfortantes, avec toute la conviction dont je me sentais capable (mais je crois que je n'ai berné personne) et de lancer cette vidéo dans la foulée...

"Le petit chat est mort et toi et moi on est couci-couça, à cause que c'est toujours comme ça..."


Renaud - Le Petit Chat Est Mort par hakim-brujah

"Il était même pas prisonnier, de ton amour insensé"

 

C'est ainsi. La vie met à l'épreuve mon optimisme légendaire. mais j'ai la chance d'avoir une équipe de choc, eux et moi on est soudés à bloc. 

En attendant de croiser la route du prochain, j'ai eu besoin d'écrire pour soulager ma peine. Mettre des mots sur le vide, pour essayer de le combler.

Voilà qui est fait.