La production de miel en France a été divisée par deux en 15 ans à cause notamment de l'utilisation intensive de pesticides tandis que les importations, elles, ont été multipliées par 3.
Selon l'Union Nationale de l'Apiculture Française (UNAF), les Français consomment en moyenne 40 000 tonnes de miel par an soit 600 grammes par an et par habitant, c'est plus que la production annuelle des apiculteurs Français qui chute dangereusement chaque année et qui est aux alentours de 15 000 tonnes en 2013.
Cependant, selon le centre d'études techniques apicoles de Moselle (CETAM), 10% du miel contrôlé et commercialisé en France est frauduleux : étiquetage erroné, ajout de sirop de sucre, origine trafiquée, etc... La majorité des miels concernés sont des produits bon marchés comme l'indique Paul Schweitzer, directeur du CETAM et spécialiste des pollens.
Les miels frauduleux proviennent essentiellement de Chine mais aussi de pays d'Europe de l'Est tels que la Hongrie, la Bulgarie ou la Roumanie. La Chine est aujourd'hui le premier producteur de miel avec 300 000 tonnes par an. Reste à savoir comment le consommateur se retrouve dupé ?
Le miel arrive de Chine vers l'Allemagne qui centralise et redistribue ensuite le miel à l'Europe toute entière. Malheureusement, il est courant que certains produits arrivent "chinois" et repartent étiquetés "français" ou "espagnols" ! Il est toutefois possible pour les spécialistes de détecter cette fraude. En effet, on peut retrouver des traces de pollens de théier dans des miels étiquetés UE, pour un miel sans doute produit en Asie.
Concernant la présence de sirop de sucre, la directive européenne 2001/110/CE relative au miel trop laxiste permet ces dérives. Le décret du 30 Juin 2003 prévoit qu'un miel commercialisé en France ne doit pas contenir plus de 5% de saccharose, glucose ou fructose : sucre naturel tiré de la canne à sucre ou de la betterave. Or il n'existe aucune législation, française ou européenne, en vigueur concernant la limitation des sucres industriels fabriqués à base d'amidon de céréales telles le maïs (maltose).
Il était pourtant évident de s'attendre à de telles fraudes lorsque les miels se vendent de 1.5 à 10 euros le kilos suivant le type de fleurs utilisées. Il devient avantageux de changer l'origine d'un produit ou d'ajouter de l'eau et du sucre en vue d'obtenir un bénéfice plus important. Ce problème de fraude alimentaire n'est pas uniquement spécifique au miel comme nous vous en avions informé dans une infographie très intéressante (Les aliments fraudeurs sont démasqués !).
Merci de nous suivre
N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, questions car nous sommes tous écoacteurs ! ^^
Rendez-vous sur tous-ecoacteurs.com pour plus d'articles autour de la consommation responsable.