L’épopée de ce corps n’épargne pas grand-chose au lecteur. De la varicelle au cancer, en passant par les polypes, la libido, les acouphènes, les flatulences, les bâillements, le vomi, les érections, la prostate, les caries, les crottes de nez et les cors au pied, le fonctionnement et les dysfonctionnements de ce corps permettent d’aborder la vie de cet homme de 1936 à 2010. Par le biais d’un corps, le lecteur partage le vécu du narrateur, de la puberté à la tombe. On aurait d’ailleurs aimé en apprendre plus sur la vie de cet homme, mais, malgré quelques digressions plus proches de l’âme que du corps, l’auteur a fait de son mieux pour s’en tenir au cahier des charges initial en se concentrant principalement sur les manifestations de son organisme.
« Ce soir, merde molle et collante. Deux chasses d’eau ne suffisent pas à décoller les chiures sur la céramique ni à effacer les traces brunes au fond de la cuvette. »
Profitant de la totalement liberté laissée par Daniel Pennac, Manu Larcenet ne se contente pas d’illustrer le roman de l’auteur, mais préfère partager ses perceptions et ses sentiments ressentis lors de la lecture. Le dessinateur choisit donc les passages qui l’ont touché dans le texte et les illustre parfois de manière littérale, parfois de manière amusante, mais toujours avec grande justesse.
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