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De l’art de l’esquive

Publié le 29 mai 2013 par Pimprenelle2

Je dédie ce post à toutes les victimes de scuds verbaux et venimeux qu’elles n’ont ni vu venir ni pu anticiper.

Je m’explique, et partant du principe qu’il vaut mieux un petit exemple qu’une longue démonstration, veuillez me suivre, au restaurant par exemple, alors que vous y êtes, apparemment en bonne compagnie, quelques ami(e)s, dont un(e) dont vous avez appris à vous méfier, dont il vous faut être sur vos gardes pour esquiver les coups de griffes. Le skipper est, selon sa habitude, tout sourire, c’est un leader un charmeur un qui se nourrit des regards qui ne peuvent que converger vers lui, comment faire autrement, il fait tellement d’efforts, son public ne peut que l’en récompenser.

C’est un être charismatique, comme le sont tous les prédateurs, qui vous sert la soupe, vous remplit votre verre. L’ambiance est détendue, tous parlent, de tout, de rien, mais n’oublie pas qui mène la danse. Les langues se délient, les verres se vident, les tensions se relâchent, tout va pour le mieux.

La soirée tire à sa fin, vous vous dites au revoir, finalement tout c’est bien passé. Et c’est là, alors que vous ne vous y attendiez plus que le scud tombe, qu’avec un immense sourire carnassier, voire un éclat de rire tonitruant pour recentrer l’attention, le sniper appuie sur la gâchette, et vous envoie une volée de mots en apparence anodins, sur un ton mondain ou goguenard qui aboutissent droit dans vos tripes sans passer par le cerveau.

Car le sniper ne raté jamais son tir, il vise là où ça fait mal, votre talon d’Achille. Imaginez que vous soyez en pleine procédure de divorce, il vous annonce que lui, séparé depuis des années, jamais ne divorcera, ce n’est pas chrétien. Vous avez donné du temps, de l’énergie, pour une action, vous en avez été remerciée par un repas au resto, annonce que vous êtes une profiteuse. Vous arborez une jolie robe, il vous en complimente, rajoutant que décidément vous êtes dépensière. Vous achetez un appartement vous endettez sur quatre générations, lui qui gagne cinq fois votre salaire vous déclare embourgeoisée. Vous vous occupez de vos enfants, suivez leur éducation, vous en faites trop, vous allez en faire, je cite, des pédés …

La liste n’est pas exhaustive, chacun en a fait l’expérience. Vous essayez de vous expliquer, de vous justifier, c’est un comble, mais vous sentez coupable, inutile, on ne vous écoute pas, plus, la conversation a déjà repris son flot banal, ailleurs, sur un autre sujet, qui ne vous concerne pas. Vous partez, un sourire coincé aux lèvres, non point que vous soyez heureux, mais vous ne pouvez plus bouger, ni penser, vous êtes en état de sidération. Il vous faudra un laps de temps, variable selon les personnes, pour enfin vous écrier "oh le con" ou "oh la salope", signé qu’enfin vous avez réalisé. Réalisé que l’on a voulu vous nuire, vous blesser, vous mettre à terre, vous ridiculiser, vous dévaloriser, mettre à mal vos valeurs, les fondements de votre vie.

Alors moi, qui n’ai pas vocation de martyre, de tomber au champs d’honneur, j’ai pris la décision de ne plus perdre mon temps avec ces parasites, ces vampires, de retenir la leçon j’ai appris la leçon et me refuse d’à nouveau servir de cible, que la solution réside dans la fuite. Enfin autant que possible, car l’on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise …

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Classé dans:humeur

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