Autant que Valiane avait de beautés

Par Vertuchou

Tourmenté d'un amour qui me plaît et me blesse,
Blessé d'un désespoir que j'aime et qui me nuit,
Amant désespéré, la fureur m'a réduit
Au secours des sorciers contre une enchanteresse.

Ses cheveux ont lié mon esprit à leur tresse,
Ses beaux yeux m'ont charmé, sa bouche m'a séduit,
Son sein porte une fraise, et plus bas est un fruit
Qui me fait enrager dans la faim qui me presse.

Venez à moi, Démons, apportez avec vous
Vos herbes et votre art, afin qu'à mon courroux
Ma main et mon amour puissent fournir des armes.

Aimez-moi, Valiane, ou bien tant de tourments
Me feront contre vous aider d'enchantements,
Voyant que contre moi vous vous servez de charmes.

Pierre de Marbeuf