Jon Hopkins, une épopée musicale…
Par Victoria le 29 mai 2013Le nouvel album de Jon Hopkins, Immunity, est le genre de disque qui vous donne envie de qualifier sa musique de grande, bizarre ou heureuse. Tout comme lui. Du plaisir à jouer qui force l’empathie, des solos de piano à t’en faire perdre les mots, des mélodies qui vous suivent pour une journée. Immunity est un album audacieux et dramatique, un voyage dans l’esprit de Jon Hopkins mêlant sons analogiques et organiques pour créer la dance music parfaite. La preuve en neuf questions/réponses avant son passage tant attendu dans le cadre du festival Mutek avec sa toute nouvelle performance présentée en première nord-américaine.
Puck: Pourrais-tu te décrire en trois mots.
Jon: Grand, bizarre et heureux.
Puck: Comment et quand a été enregistré ton nouvel album ? As-tu du refuser certaines collaborations pour de plonger sur ton travail ou que du contraire as-tu su balancer tes différents projets en même temps ?
Jon: Il a été enregistré en 2012. Durant son enregistrement, j’étais également sur la composition de deux musiques de film. Sinon mis à part cela, j’ai mis entre parenthèse tout autre collaboration pour me concentrer sur mon travail. Ce dernier a été enregistré à Londres dans mon studio, j’ai pour cela utilisé une combinaison d’anciens synthétiseurs, de pianos, Logic sur Mac et virtual PC sur Parallels.
Puck: Etait-ce difficile de passer à un travail de collaborations à un travail solo ?
Jon: Chaque mode de travail différent est difficile – il me faut à peu près une semaine avant que mon cerveau passe à un mode différent. Je trouve le travail collaboratif beaucoup plus facile – tandis que travail solo est tellement plus intense et je me mets beaucoup plus de pression. Toutefois, les exigences de travailler en solo sont beaucoup plus importantes pour moi.
Puck: Tu vas jouer à nouveau pour le festival Mutek cette année. Est-ce que ta programmation live est-elle différente de celle enregistrée sur ton album? Est-ce que c’est important de changer d’appareils avec chaque album pour rendre un son différent ?
Jon: Je ne peux malheureusement pas prendre mes synthés sur la route donc je dois au préalable les enregistrer sur Ableton et les adapter live. La première étape dans l’écriture d’un album est d’utiliser de nouveaux appareils, tout part d’une nouvelle sonorité pour moi, donc un nouveau synthé est synonyme de nouvelles idées.
Puck: Comment adaptes-tu d’anciens matériels dans ton show live ?
Jon: Une fois qu’il y a un modèle rythmique en place, dictée par de nouvelles choses, je construis à partir d’anciennes pistes autour de celles-ci. Il y a des points communs au niveau du son donc je les explore de cette manière là.
Puck: Insides faisait un parallèle assez intelligent entre l’idée de paysages extérieures ressentis et d’endroits remplis de sentiments enfouis, que ton nouvel album donne l’impression d’être plus physique que ce dernier. Etait-ce une décision personnelle ?
Jon: Je ne sais pas généralement ce qu’un album sera jusqu’au moment où il est bouclé. Mais la période précédant l’écriture d’Immunity, j’étais en tournée depuis assez longtemps où je jouais Insides live depuis un moment. Beaucoup de mes compositions passées ont été très multi-couches donc je voulais essayer de limiter ceci et d’utiliser ce temps pour rendre quelque chose de plus direct. Par exemple, Open Eye Signal a vraiment juste quelques riffs de batterie et une partie vocale. Ça a été une nouvelle approche pour moi.
Puck: Peux-tu nous expliquer plus en détails la vidéo pour le morceau Immunity? Comment as-tu rencontré le directeur artistique de celle-ci, Craig Ward ?
Jon: Quand j’ai eu l’idée du titre du morceau qui en fin de compte n’était qu’un simple mot, j’ai voulu le représenter de la matière la plus approprié qu’il soit. Craig Ward est particulièrement connu pour la façon créative de rendus (ou même de destruction) d’images. Mais lorsqu’il entendit le morceau, il me soumit l’idée de travailler avec le biochimiste et photographe Linden Gledhill. Nous avons donc fini avec ces incroyables clichés microscopiques de formation de cristaux. J’étais intrigué de voir ce que Linden pouvait faire, et donc nous avons exploré une multitude de réactions chimiques et finalement les adapter à ma musique.
Puck: Dans cet album, y a-t-il eu un artiste ou morceau en particulier qu’il t’aurait inspiré dans la façon dont tu as écrit celui-ci?
Jon: J’écoute toujours beaucoup de morceaux ambiants que Brian Eno a sorti durant les années 80 et ses enregistrements avec Harold Budd – ceux-ci inspirent certainement mes morceaux au piano. J’aime aussi les éléments hypnotiques de l’album Quique de Seefeel – ce sont des mélodies très avant-gardistes pour le début des années 90.
Puck: Quel conseil donnerais-tu aux artistes ou producteurs débutant dans le monde la musique ?
Jon: La première qualité à avoir est d’être patient… Ça peut prendre des années avant de l’être. Mais ça en vaut la peine dans la plupart des situations.
Merci beaucoup, Jon !
par Victoria
Jon Hopkins sortira son nouvel album ‘Immunity’ le 3 juin prochain sous Domino Records