"La France a su une nouvelle fois prouver sa détermination, son opposition et son dégout d’un projet inique, tuant la Famille Française et ses valeurs chéries depuis toujours. Le rassemblement du 26 Mai fut une réussite indéniable, n’en déplaise à Valls et ses sbires qui ont tout fait pour achever ce mouvement et ses milliers de sympathisants.Il était donc évident que face à l’ambiance et la motivation de la foule, quelques milliers de jeunes décident de rester sur l’esplanades des Invalides, après la dissolution de La Manif Pour Tous .L’ambiance était belle, les jeunes heureux et motivés, tous unis pour la même cause. Alors pourquoi quitter les lieux ? Pourquoi fuir ? Pourquoi s’abaisser et se taire face cette dictature qui efface ses opposants à coups de gaz et d’arrestations ?
C’est mal connaître cette foule de jeunes française qui se sont levés pour ne plus jamais s’assoir. On vous dira qu’ils n’y avaient que des fachos d’extrême droite, venus pour « casser du CRS ». Par pitié, ne les croyez pas, vous devriez le savoir depuis longtemps, nous sommes entourés de menteurs effrontés. Nous étions près de 3 milles, animés de cette force belle et tranquille mais déterminée pour faire tomber ce gouvernement qui détruit le pays. Les CRS n’ont pas mis longtemps à répondre aux provocations, c’est à ce moment là que la soirée a dégénérée.
Les flics en civil, chauds comme tout, courraient dans tous les sens, pour énerver d’un coté, taper de l’autre… Je me sentais forte au début, entourée de jeunes garçons pour me sauver, je savais que je ne risquais rien. C’était sans compter sur la capacité des forces de l’ordre à tout faire dégénérer. Coups de gaz en pleine figure, coups de matraques, flash-balls pour les plus violents ont eu raison de ma petite organisation.
C’est ainsi que nous nous retrouvons à trois filles, perdues au milieu des français révoltés et des forces de l’ordre, rarement aussi violentes. Les personnes ayant eu la folle idée de jeter des bouteilles sur les CRS se sont rapidement fait attraper et passé à tabac par les civils. A cinq sur un jeune homme âgé d’une vingtaine d’année, ils n’ont pas non plus hésité à dégager un journaliste et sa caméra à coups de pieds, tout en passant à tabac le manifestant : hors de question que cette scène soit dévoilée au grand jour C’est alors que j’ai compris que nous pouvions dire adieu à la Démocratie, adieu à notre si belle Patrie de liberté et de fraternité. Et croyez moi, cela fait froid dans le dos.C’est un mauvais remake des irréductibles gaulois face aux romains de Jules César. Des centaines et des centaines de CRS arrivaient au trot, tout autour de l’esplanade, de manière à boucher toutes les issues possibles et de nous prendre en étaux, en nous poussant au milieu des Invalides.
Le problème de ces situations c’est que plus on est nombreux et proches plus on se sent fort. Les gens étaient tous plus révoltés les uns que les autres, ne se sentant pas en danger, puisque beaucoup trop nombreux et unis. Il a fallu que les policiers en civil viennent trainer sur le pavé de nombreux manifestants pour que notre sang ne fasse qu’un tour. Nous n’étions plus que 3 filles, face à cette violence d’un jeune homme au visage en sang , nous avons couru vers le premier CRS, le suppliant de nous laisser sortir. Pensant qu’il avait lu dans nos yeux la peur de finir comme les plus malchanceux, il nous rassure et nous demande de nous mettre sur le coté, avec d’autres jeunes. C’est par ici que nous serons libérés, mais nous devons patienter et surtout rester calmes. Qu’a cela en tienne, je n’ai jamais été aussi calme extérieurement mais révoltée intérieurement. A cette heure-ci, je sais qu’un seul mot ou geste de travers peut m’envoyer en garde à vue, j’obéis donc aux sommations de silence et de calme. Des rumeurs commencent à circuler : « ils vont nous embraquer ». Toute naïve que je suis je refuse de les croire, j’ai confiance en eux, ils nous ont montré le lieu pour sortir, nous ne craignons rien. Une demie heure, et toutes mes tentatives d’évasion échouées, on nous apprend que nous attendons les camions pour nous embarquer. Toujours aussi confiante je rassure mes amies, leur assurant que nous ne craignons rien, c’est ici qu’ils vont nous libérer et que 3 pauvres nanas ne seront jamais embarquées…
Forcée de me rendre à l’évidence, dans la queue pour monter dans leur panier à salade, je me sens ridiculisée, réduite à une débutante qui a encore beaucoup à apprendre. Vous ne serez pas étonné si je vous dis que les jeunes personnes qui ont bien chauffés les forces de l’ordre au début du rassemblement avaient réussi à s’échapper… C’est encore une fois les mauvaises personnes que l’on embarque. 170 personnes pour mon groupe, 293 interpellations cette nuit la dans Paris. Etat totalitaire vous dites-vous? Nous y sommes ! Transportés jusqu’au commissariat du 18ème nous attendons deux heures dans le froid ,que les quelques policiers mobilisés pour prendre nos identités et nous coller un procès verbal , fassent passer tout ce petit monde. 3 heures du matin, on m’appelle et me sépare de mes amies. On me présente 3 flics qui vont m’emmener dans leur cachot de Maisons Alfort. Une autre fille est avec moi. Les circonstances rapprochent et unissent les citoyens, nous sommes donc plus fortes à deux, même si nous ne nous connaissons pas.
Les policiers qui nous emmènent dans leur forteresse sont désolés de nous faire subir cela. Je ne compte plus les forces de l’ordre honteux de faire leur travail dans pareilles circonstances. Ils nous rassurent comme ils peuvent, nous assurant que leurs cellules sont assez propres par rapport à d’autres… Nous avons peur de ce qui nous attends. Arrivées sur place, l’équipe de garde tombe des nues voyant le vrai visage des « casseurs de la manif ». C’est une honte pour eux mais aussi un soulagement : ce ne sont pas ces gardées à vue qui vont leur pourrir leur soirée. Ma camarade de garde à vue doit partir, les ordres sont de placer une personne par commissariat, histoire d’éviter un rassemblement et de nous emmerder jusqu’au bout. Je perds mon compagnon d’infortune et je prends conscience de la situation. Je suis placée en garde vue pour « rassemblement illégal après sommation de dispersion ». Les policiers font tout pour me faire sourire face à cette situation des plus ubuesque et incongrue! C’est incroyable que ce soit des personnes comme moi qui se retrouvent embarqués en GAV pour ce que j’ai fais : ne pas fuir des invalides quant ils faisaient preuve de force et me retrouver prise dans leur étaux. L’équipe de nuit me prévient, je ne rejoindrais mon cachot que lorsque la relève sera là, pour l’instant, ils me gardent avec eux, me voir dans ma cellule leur fera mal au cœur me disent ils.
Nous échangeons une partie de la nuit sur l’état actuel de notre pays, sur la politique menée par un gouvernement totalitaire, sur les ordres toujours plus honteux les uns que les autres. Ils finissent pas m’avouer qu’ils doivent faire « des chiffres » : ils ont des quotas d’arrestations à remplir. Suite à l’échec de la police face aux casseurs du Troca, ils ont eu obligation d’embarquer un maximum pour faire gonfler les chiffres à présenter au préfet de police et à Manu le Collabo’. Je ne peux donc pas échapper à la fouille, véritable fouille dont je vous passerais les détails tant on ne se sent plus soi-même dans ces moments la. Je me sépare de mes effets personnels, bijoux et tout objet. Je dois même enlever mes lacets (de mes merveilleuses chaussures achetés la veille et que j’ai mis 15 min à remettre une fois libre !!!)Fouille finie, je retrouve peu à peu le sourire, les policiers font tout pour et cela fonctionne, d’autant plus que le soleil se lève, il est 5h30, j’espère être dehors à 10h du matin. La relève arrive, je dois donc rejoindre mon cachot de malheur.
Mon souffle se coupe a la vue de cette « pièce » : trois murs de bétons, un mur de vitre pour être aux vues de tous, une porte sans poignée, deux énormes verrous, un banc de bois de 50 cm, une couverture (certainement porteuse de toutes les maladies de la terre entière), une camera à droite, une à gauche. L’inquiétude me gagne : je ne vais jamais tenir dans cette prison de béton … Les murs sont pleins de traces de sang et d’autres saletés dont je tairais le nom pour ne pas vous retourner l’estomac. Je ne sais quand je sortirais, mais il est hors de question que je dorme, de peur qu’un seul bout de peau rentre en contact avec un centimètre de cette pièce. S’engage alors un combat entre ma fatigue et moi même. Je tiendrais, je ne lâche rien moi!! On me propose quelques heures plus tard un « petit déjeuner » : 2 gâteaux secs et une brique de jus d’orange… C’est toujours cela !
Aux alentours de 10h, on vient me chercher pour aller faire les formalités de toute GAV. Je me serais cru dans un film tant cela m’a parut bien trop gros au regard de la situation. J’obéis donc aux ordres de relevé d’empreintes et de tout ce qui suit. Je suis officiellement un vrai malfrat qui dérange la société française. Encore un coup dans mon amour propre, pas facile de poser en photo avec son nom sur l’ardoise, passant après n’importe quel caïd qui aura la même peine que moi, pour une faute beaucoup plus grave.Retour au cachot, c’est reparti pour 2 heures d’attente, on n’a toujours pas prit ma déposition. L’Officier de Police Judiciaire vient me chercher peu après midi. La déposition me permet d’évacuer ma haine et mon désarroi face à cette situation honteuse. L’OPJ a l’air de me comprendre et de compatir, cela me fait du bien de pouvoir parler sans être coupée. Je mets un point d’honneur à bien lui faire écrire que les CRS se sont moqués de nous jusqu’au bout.
Ma déposition ne peut pas s’éterniser, je reviens une demie heure plus tard dans mon cachot, et là je n’ai plus qu’a attendre que le magistrat du parquet en charge de l’affaire accepte de me relâcher après avoir pris connaissance de ma déposition.On m’avait promis d’être libre à 10h, puis à 12h, puis maximum pour 14h. C’est a 16h10 que j’accueille l’officier qui m’ouvre la porte de la liberté comme le Sauveur. J’écope donc d’un rappel à la loi, pour faire clair, carton jaune, le prochain sera rouge !
Je suis libre, je n’y croyais plus. Ca fait du bien d’être dehors et de savoir que mes proches m’ont soutenu toute la nuit et toute cette noire journée.
Je me sens misérable, honteuse, salie par cette « expérience ». Durant ces 17h de GAV j’ai été mise au même niveau que tous les délinquants de France. Mon pays m’a arrêté et mit un rappel à la loi pour avoir refusé de quitter les Invalides, la France que je défends m’a fait passer les pires 17h de ma vie. J’ai été gardée dans une cellule honteusement indécente sans aucune considération. Aujourd’hui, la France que j’aimais est morte, celle que je haïe a prit la relève, mais pour combien de temps encore ? Cela fait déjà trop longtemps.Le point positif de cette sale histoire est que les 293 personnes dans mon cas en ressortent révoltés, et ne s’arrêteront pas là. Si il faut recommencer, je serais là. Là pour défendre mes valeurs, mes idées, la Famille et l’idée que j’ai de la France.
Ne vous arrêtez pas, continuez à vous battre pour vous faire entendre. Les forces de l’ordre avouent qu’ils ne supportent plus la place qu’ils doivent tenir. C’est maintenant que le combat s’amplifie. Rejoignez nous, battez vous, n’ayez pas peur des répercussions de vos actes. Jamais le courage et la force de mes convictions ne m’ont été aussi utiles. Prouvez moi que mon arrestation et mon premier contact avec le quotidien d’un délinquant ne sont pas vains, que cela ne s’arrêtera pas là !"
Belle enfant
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d'autres témoignages (merci Boréas):
"Des mères de familles ont été embarquées alors qu’elles venaient chercher leurs enfants… qui resteront abandonnés à la sorties des classes ! Bilan : 93 interpellations, dont 1 prêtre, 1 femme enceinte, 1 aveugle et 8 mineurs ! Ils sont au commissariat du 18e à Paris : 01 53 09 24 70." Le Salon Beige
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