Ave à tous les gourmands, ce week-end et malgré la pluie nous avons fait escale à Rennes, capitale de la Bretagne, et paradis des gourmets ! Je vous livre ci-après une exceptionnelle place to eat de la métropole bretonne. Car à force de battre le pavé sous le crachin local, les estomacs se gonflent d'orgueil et crient bientôt famine. Que l'on se rassure, ici, pour étancher sa soif et calmer un p'tit creux, les adresses sont légion. Je me concentrerai particulièrement sur une, la pâtisserie Le Daniel, où officie Mr. Lionel Le Daniel, heureux M.O.F. en 1997 et gardien d'un temple du sucre voué à l'esthétique et à l'hédonisme. Devant le tapis rouge que nos hôtes ont déroulé face à la réputation de cette bienséante maison, nous avons eu droit à deux dégustations différentes : l'une le vendredi à l'heure du Five O'Clock, l'autre le samedi pour parachever dignement un plateau de fruits de mer fraîchement ramené du célèbre Marché de la place des Lices. Pour calmer le jeu, j'arrête de vous mettre l'eau à la bouche et vous fais part de mes souvenirs visuels...
Mon préféré est l'
Etincelle, non seulement parce que j'ai été d'emblée séduite par sa couleur vive, printanière et pas du tout artificielle, mais aussi parce que l'
Etincelle tient ses promesses gustatives pas toujours évidentes à restituer en bouche. Il se présente comme un dôme, aux parfums de
pistache et de griottes, ceint d'éclats de pistaches vert sapin qui tranchent avec l'aspect plus acidulé -pop peut-on dire- de l'ensemble. A l'intérieur, une base de
biscuit soutient la crème à la pistache (délicieuse) renfermant quelques griottes. Une autre surplombe le tout, et un demi-mini-macaron à la cerise signe cette pâtisserie de la griffe de Le Daniel. Dans mon coeur, vient ensuite le
Coeur de Bretagne, un autre dôme tout aussi exquis, aux notes plus enfantines de
caramel au beurre salé, de
chocolat au lait et de palet breton. Une ceinture d'éclats de
noisette borde le dôme, basé sur du palet breton, qui reçoit un flan au chocolat et caramel au beurre salé. L'incroyable légèreté de ce
Coeur généreux m'a laissé rêveuse, et je suis alors contrainte de ne donner que la troisième place au tout nouveau
Cassis, dont l'intérieur est une double mousse :
cassis et
chocolat blanc. Mais ce joli gâteau au nom de fruit rouge prendra une place croissante le soleil brillant, j'en suis certaine. Le quatrième de la famille, c'est le
Floride, aux notes d'agrumes et de
citron vert très côte Ouest. Sur une pâte très légère, une crème anglaise accueille des quartiers de
mandarine et de
pamplemousse confits, nappés de sirop sucré, agrémenté de zestes de citron vert. Pour finir, le
Boréal annonce des nuits interminables, avec son double
chocolat noir et lait, dont la profondeur du nappage suggère l'intensité cacaotée dudit dessert. Architecturé comme le
Cassis, il se compose d'une biscuit et d'une crème chocolatée exquise qui n'a dégal que l'enveloppe couleur ébène.
Condate, Rohazon, Rennes traverse les siècles, et je trouve que le dynamisme dont elle fait preuve la situe au premier rang des villes françaises, d'autant que le dépaysement est garanti, si l'on suit le fil conducteur de la langue, qui m'a surprise au distributeur de billets lorsque ma carte insérée fit apparaître non pas un mais deux idiomes : "Brezonheg" ou "Français". Tout un programme, je vous dis.