Sarkozy I, Sarkozy II, Sarkozy III ?

Publié le 21 avril 2008 par Dornbusch

Dans le calme relatif de cette fin de mois d’avril entre vacances et ponts, l’attention se braque sur notre président Sarkozy. Qui aurait pu imaginer voici 1 an, lorsque Sarkozy venait de faire plus de 31% au premier tour des présidentielles et s’apprêtait à faire 53% 15 jours plus tard, qu’il tomberait si bas, au point de devoir miser sur une intervention télévisée “à l’ancienne” pour se relancer.

Pourquoi je crois qu’on ferait une profonde erreur en l’enterrant trop vite, la même erreur que celle qui a consisté à la diaboliser pendant la dernière campagne. Pour le vaincre en 2012 il faudra ne pas le sous estimer ni le lâcher pendant les 4 ans qui viennent.

L’homme a de la ressource, c’est un pur politique sans colonne vertébrale idéologique et il peut nous réserver encore bien des (mauvais) tours. La transformation entre ce que j’appelle Sarkozy I et Sarkozy II doit nous fournir des éléments de réflexion (la seule personne que j’ai entendu avoir la même analyse est le journaliste Eric Zemmour, comme quoi on ne peut etre en désaccord sur tout).

De 1993 (environ) au printemps 2005 nous avons connu Sarkozy I, qui se voulait le héraut du libéralisme en France, créneau peu encombré. Au printemps 2005, pendant la campagne sur le Traité Constitutionnel Européen, il se rend compte (il n’a pas été le seul) qu’être libéral (économique) en France est un suicide politique. Qu’on se souvienne de cette phrase incroyable de Chirac pendant sa fameuse interview télévisée ratée: “le TCE nous protégera des excès de l’ultralibéralisme”..

A ce moment Sarkozy disparait pendant 3 mois, il est peu présent (à sa mesure) pendant l’été 2005, manifestement il réfléchit à un repositionnement. Enfin il fait son choix (certainement avec des batteries de sondage) et il resurgit: et là en quelques semaines c’est “la racaille” puis le “karcher”, il a choisi la radicalisation à droite, la captation de la pensée et des électeurs FN. Ce personnage nouveau il s’y installe et l’habite avec le succès qu’on sait (bien aidé par le suicide politique de de Villepin il faut dire) jusqu’à la dernière campagne. Incroyable transformation qui pourtant réussit, sans doute au delà de ses espérances.

C’est pourquoi je le crois tout à fait capable de devenir Sarkozy III, justement après une phase de “discrétion” comme celle qu’il vient de traverser. Quelle serait elle, mystère ? un virage vers un social-radicalisme-christiano-centriste accompagné d’un nouveau premier ministre (un “Delors jeune”), au contraire un retour vers l’aile droite avec l’arrivée de Marine Le Pen et autres Villiers au gouvernement ? Difficile à anticiper tant ce mouvement sera purement opportuniste.

Le calendrier est également difficile à anticiper, aujourd’hui, dans un an an après la présidence de l’Union européenne, à 6 mois du premier tour des présidentielles de 2012 ?
En tout état de cause, une chose est sure, ne le sous estimons pas, soyons vigilants et pertinents dans nos ripostes, qui aurait prédit mi 96 que Chirac serait réélu avec 80% des voix 6 ans plus tard ?

David Dornbusch

Parti Socialiste - Blog d’actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)