Ceci n’est pas un prétexte pour mettre une photo de Matt Smith (avec Neil Gaiman)
Neil Gaiman est un des grands auteurs de sciences fictions contemporains. Jusqu’à présent j’avais seulement lu De Bons présages, co-écrit avec Terry Pratchett, autre référence du genre. J’avais aussi vu les épisodes de Doctor Who écrits par lui (The Doctor’s wife et Nightmare in silver) que j’avais adoré. J’avais aussi apprécié Coraline, film d’Henri Selick adapté de l’un de ses romans jeunesse. Si je connaissais un peu le Monsieur, le cœur de son œuvre m’était inconnu. En ayant refermé The Graveyard book, je n’ai plus eu qu’une seule envie : dévorer tous ses autres livres (et espérer pour un nouveau tome).
Vous pourrez trouver The Graveyard book (je vais rester sur ce titre vu que j’ai lu le livre en anglais) au rayon jeunesse. Pourtant, il serait idiot de le cantonner aux seuls enfants. En tant qu’adulte, j’ai pris un plaisir fou à le lire. Parce que vous pourrez lire entre les lignes, comprendre les références. Il y a beaucoup de choses tues, implicites. Parce qu’il y a aussi beaucoup d’humour et de beauté dans l’écriture (je parle ici de la langue anglaise mais je pense que la traduction a été correctement faite et a conservé les jolis jeux de l’écriture). Et puis parce que vous aussi vous avez été enfants. Alors vous savez (à moins d’avoir oublié, ce qui serait triste). Mais les enfants ne seront pas en reste. Je pense que j’aurais adoré le lire si j’avais eu 8 ans. Tout est fait pour parler aux enfants. L’univers, l’aventure, l’humour, les relations entre les personnages, la notion de famille, d’amis, de différence. Le tout, sans jamais prendre le lecteur pour un idiot, en gardant toujours un niveau d’exigence élevé. Il faut savoir que Neil Gaiman a attendu longtemps après avoir eu l’idée pour écrire ce livre. Il estimait à l’époque qu’il n’écrivait pas assez bien (modèle de patience et de sagesse).
L’histoire est extrêmement prenante alors même que certains chapitres ne racontent que des tranches de vie, sans trop de danger. Cette alternance de passages angoissants et calmes permet de s’attacher non seulement au personnage de Nobody, mais surtout à ce cimetière. Car au fond, c’est ça l’histoire que nous raconte Neil Gaiman. L’histoire d’un cimetière dont la vie est perturbée par l’arrivée d’un enfant vivant. Enfant, qu’il va falloir protéger, enfant qui va grandir et qui un jour devra le quitter.
L’univers dépeint est terriblement envoutant. Pendant les pauses entre les quelques heures que j’ai consacré au livre, l’ambiance ne m’a pas quittée. Moi aussi, j’errais joyeusement entre les allées de ce vieux cimetière abandonnée, croisant chacun des nombreux personnages. Pourtant, rien de ceci n’était glauque ou triste, loin de là. L’humour du texte, très léger et fin adoucit ce qui aurait pu paraître sombre.
Avec Nobody, le lecteur pourra lui aussi apprendre des choses. L’histoire et bon nombre de chapitres sont porteurs de messages et valeurs sans pour autant être moralisateur. Cela pourra aussi être l’occasion de (re)découvrir le folklore fantastique au regard des différentes créatures qui passent par ce cimetière.
N’hésitez vraiment pas à dévorer ce livre, ou à l’offrir à des enfants (je crois qu’il est recommandé à partir de 9 ans mais j’aurais pu le lire plus jeune, après je ne suis pas forcément une référence vu que j’étais une petite fille un peu bizarre). Mieux, lisez le avec des enfants, je pense vraiment que vous passerez des moments géniaux qui pourront vous faire voyager plus loin encore que le livre.
A noter, il semble qu’une adaptation ciné soit prévue par Henri Selick.
Mélanie