Words don't come easy

Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis frappée par le syndrome de la page blanche, loin s'en faut. Les mots et les idées se bousculent dans ma tête, le problème est que je n'arrive pas à les ordonner, à structurer ma pensée. Les événements de la vie qui me molestent tant depuis le début de l'année me font perdre une totale confiance en moi. Le moindre de mes faits et gestes me semble ridicule, pauvre, médiocre. Poster un billet sur ce blog me coûte une remise en question de ma petite personne, de fond en comble, chaque fois. Ce sentiment permanent que ce que j'écris est nul, vide de sens. J'ai essayé de me contraindre à un rythme d'écriture, à une ligne éditoriale comme le font si bien les centaines de blogueurs et blogueuses que j'aime lire et qui me laisse pantoise devant tant d'aisance rédactionnelle et de source d'inspiration.
Non, je n'ai pas très envie de parler de ma vie professionnelle ô combien chaotique en ce moment, je vais d'échec en échec mais je n'ai pas envie de me plaindre.
Non, je n'ai pas très envie de parler des faits de société, de ce marasme ambiant qui finit par teinter mon âme de noirceur à chaque fin de journée, alors que j'essaye de me lever tous les matins en me disant que ça va aller mieux.
Non, je n'ai pas très envie de parler de choses futiles, car j'ai perdu, provisoirement je l'espère, l'essence même  de mes désirs. 
Pas en ce moment.
Hier, jour de la fête des mères, Jules m'a dit avec tout le tact et la gentillesse qui le caractérisent (hum hum) que je n'accepte pas l'idée de vieillir (je résume, mais l'idée est là). Il n'a pas tort, en fait. Je vois le temps me filer entre les doigts et la possibilité de réaliser mes rêves s'amenuiser jour après jour. Je me rends malade à l'idée de ne pas pouvoir offrir à mes enfants tout ce que j'aurais souhaité. Et, a fortiori, je ne sais plus apprécier le moment présent. Pas bon, ça.
Ce matin, j'ai relu mon horoscope pour l'année 2013. Les premiers mois, pour voir si cela correspondait à ce que j'avais vécu. Ben, un petit peu, oui, quand même. Enfin, on lui fait dire ce qu'on veut à un horoscope, on est bien d'accord, je suis plutôt cartésienne à la base. En attendant, je n'ai pas fini de morfler, c'est moi qui vous le dit. Pour les 7 mois à venir, c'est dos rond, profil bas, carapace. Et 2014 sera grandiose, selon la charmante astrologue. Ça fait 5 mois que tout le monde me dit que je dois être patiente, je ne suis plus à ça près. Bref, j'essaye de me convaincre comme je peux que je ne suis pas vieille, que mes cheveux blancs sont une illusion d'optique, que mes rides me donnent un charme fou, qu'inscrire ma fille au collège à 37 ans, c'est quand même la classe, quoi (oué). Je vais lâcher un peu la bride, revoir mes ambitions à la baisse, essayer de profiter du moment présent. C'est pas gagné du tout, mais si je n'y mets pas un peu de bonne volonté, hein... Avec un peu de chance, j'arriverai à reprendre  confiance en moi. D'ici là, je tiens à prévenir les 3 lecteurs /trices qui me suivent que ce blog sera dorénavant en free style. Plus de sujet imposé, plus de billet programmé, ça viendra quand ça viendra et ce sera certainement  brut de décoffrage. Voilà!
P.S. : un petit coucou à Marie qui, je l'espère, se reconnaitra et qui m'a envoyé un mail si élogieux sur mon blog que cela m'en a coupé la chique. Merci Marie pour ces mots réconfortants.
Crédit photo : we heart it