Absente sur mon blog ces derniers mois, je n'ai pas pour autant réduit mes lectures (mais investi dans de nouvelles étagères, si... !). Il y a donc de nombreux livres que j'aimerais vous faire partager, mais que je n'ai pas lu assez récemment pour vous en faire une chronique suffisamment détaillée. En effet, comme vous l'aurez sûrement remarqué, je me suis proposé dès le départ de ne publier que des articles relativement développés. Je trouvais tellement frustrant de devoir faire l'impasse sur ces livres, que j'ai décidé de les évoquer au travers d'un article "Lectures-coups de cœur de ces derniers mois". C'est parti !
Le Grand Prix (si je devais en décerner un) reviendrait sans conteste à Carlos Ruiz Zafón dont j'ai lu une partie de la bibliographie au cours de l'année passée.
D'abord les premier et deuxième romans du cycle du Cimetière des Livres Oubliés : L'Ombre du Vent (2004) et Le Jeu de l'ange (2009). Puits de magnifiques citations, notamment sur l'amour, la littérature, la vie, et les liens qui les unissent, ces romans ne sont que pure poésie. A noter avec quelle virtuosité Carlos Ruiz Zafón nous entraîne dans une Barcelone tour à tour réaliste et fantastique (à l'image des romans), faisant de la ville un personnage à part entière. Ces deux romans m'ont littéralement transportée, de ces livres qui vous envoûtent à un point tel que vous ne pourrez assurément jamais les oublier. Je prévois de lire bientôt le troisième volet, Le Prisonnier du Ciel (2012), qui fera probablement l'objet d'une chronique sur le blog. Les lecteurs familiers de Zafón et de son style ne manqueront pas de découvrir également, hors trilogie des Livres oubliés, Le Prince de la Brume (2011), premier roman publié par l'auteur en 1992 mais traduit seulement en 2011 en français, avec déjà cette subtile alternance de policier, romantique et fantastique, que l'on retrouve aussi dans Marina (2011), plus sombre, mais tout aussi magnifique. S'il est un auteur qui nous fait aimer le monde des livres, c'est bien Carlos Ruiz Zafón.Une suite réussie et à la hauteur du premier volet devenu un véritable best-seller (Le Mec de la tombe d'à côté, chronique par ici) : c'est ainsi que je qualifierais Le Caveau de famille (2011), de la suédoise Katarina Mazetti. Désirée, la bibliothécaire citadine, et Benny, l'agriculteur, s'étaient donné trois essais pour avoir un enfant. Si ça ne marchait pas, c'était terminé pour toujours. Sinon... et bien sinon, ça donne cette suite tout aussi drôle et touchante que le premier opus, bébé à gérer en prime ! Leurs différences sont toujours aussi inévitables que leurs sentiments inexplicables... Mais ils vont tenter de dépasser ce qui les sépare pour se consacrer à ce qui désormais les unit. Si vous aimez l'humour décalé, alors vous apprécierez les aventures du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (2011) de Jonas Jonasson. Décidément, la littérature suédoise est à l'honneur ici ! Tout commence lorsqu'Allan Carlson s'enfuit de sa maison de retraite le jour de son centième anniversaire. S'engage alors une folle épopée ponctuée de flashbacks qui retracent la vie hors du commun (et encore, le mot est faible...) de ce héros culotté, de sa naissance jusqu'au temps de la narration. Humour loufoque, quiproquos à la pelle et situations cocasses, péripéties à la limite du vraisemblable, galerie de personnages farfelus, fantaisies historiques inattendues : tout en revisitant à sa manière des moments-clés de l'Histoire du vingtième siècle, ce road-movie déjanté vous fera passer un excellent moment !En parlant de road-movie déjanté, avez-vous lu La Vie très privée de Mr Sim (2011) de Jonathan Coe ? Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans, délaissé par sa femme et par sa fille, "voué à l'échec dès sa naissance" (nous dit la quatrième de couverture), qui se voit proposer une mission inattendue, en tant que représentant de brosses à dents high-tech. Guidé par un GPS dont il va immédiatement tomber amoureux, son voyage à travers l'Angleterre et les paysages de son enfance va être l'occasion pour lui de redécouvrir son passé, entre malentendus, regrets, ambiguïtés et occasions manquées. Récit original où l'humour (parfois noir, mais devrais-je simplement dire "britannique" ?) côtoie la reconstitution progressive, façon puzzle, d'un passé aux nombreux épisodes inexpliqués, ce roman surprenant nous livre le portrait touchant d'un homme catalogué perdant.Je terminerai cette chronique tout en légèreté, avec une comédie qui se distingue vraiment par son originalité : Sors de ce corps, William !(2010) de David Safier, romancier allemand à succès, également connu pour son Maudit Karma (2008). En proie à un chagrin d'amour et prête à tout pour reconquérir l'homme de sa vie, Rosa s'en remet au magicien Prospero, soi-disant spécialiste des voyages dans le temps. Elle se réveille alors au seizième siècle, dans la peau de William Shakespeare ! Et le magicien est formel : elle ne pourra retrouver son époque qu'une fois qu'elle aura découvert ce qu'est le véritable amour... L'auteur s'est amusé à alterner les narrateurs, menant son récit tantôt du point de vue d'une jeune femme du vingt-et-unième siècle, tantôt de celui du dramaturge anglais : jubilatoire ! De situations burlesques en quiproquos savoureux, sur fond de choc des cultures et des époques, un roman décidément très divertissant !