L’Union Africaine a accusé la Cour pénale internationale de chasser les Africains à cause de leur race.
Selon Hailemariam Desalegn à Addis Abeba, la CPI “a dégénéré en une sorte de chasse raciale"
Selon le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, président en exercice de l’UA, la CPI “a dégénéré en une sorte de chasse raciale".
"Les dirigeants africains ne comprennent pas les poursuites contre (les deux chefs de l'exécutif kényan), je pense donc que la CPI doit bien voir qu'elle ne devrait pas pourchasser des Africains", a déclaré M. Deslalegn après la clôture du sommet des chefs d'Etat de l'organisation à Addis Abeba.
Le sommet a réclamé le transfert à la justice kényane des poursuites engagées par la CPI contre les président et vice-président kényans, Uhuru Kenyatta et William Ruto, pour crimes contre l'humanité.
Uhuru Kenyatta, qui dément les accusations portées contre lui, doit être traduit devant la CPI à La Haie à partir de juillet, pour son rôle présumé dans les violences électorales de 2007 au Kenya.
L’Union Africaine indique qu’elle va soulever le problème auprès des Nations Unies.
"99% des inculpés de la CPI sont Africains, cela montre donc que quelque chose est biaisé au sein du système de la CPI et nous contestons cela", a poursuivi le Premier ministre éthiopien.
Depuis sa création, la CPI a inculpé une trentaine de personnes, tous des Africains, pour des crimes survenus dans huit pays d'Afrique (RDC, Centrafrique, Ouganda, Soudan (Darfour), Kenya, Libye, Côte d'Ivoire, Mali).
Mais les enquêtes ouvertes en RDC, Centrafrique, Mali et Ouganda l'ont été à la demande des Etats concernés, parties au Statut de Rome, fondateur de la CPI.
Les affaires concernant le Darfour et la Libye - non signataires - l'ont été à la demande du Conseil de sécurité de l'ONU, tandis que le procureur de la CPI s'est auto-saisi sur les dossiers kényan et ivoirien.