Dans les années 80, le pesticide standard utilisé pour se débarrasser des cafards combinait une molécule insecticide avec du glucose dont ils étaient friands. Malheureusement, 13 ans plus tard, on pouvait constater que plusieurs populations de cafards résistaient au pesticide car ils avaient, tout simplement, développé une aversion aigue au sucre et ne mangeaient plus cette mort-au-cafard.
Et ce n’est que de nos jours, soit 20 ans plus tard, que des chercheurs ont percé le mystère de cette adaptation et publié leurs résultats dans la revue Science. La clé : c’est le goût. Bon, j’imagine que parler de goût et de cafards pourrait être considéré par certains comme un crime de lèse-majesté, mais il faut savoir que les blattes sont capables de faire la fine mandibule et se détournent bien souvent d’aliments dont l’amertume est trop forte. A l’instar des humains et leurs papilles gustatives, les cafards possèdent des sensilles qui peuvent détecter l’amertume, le goût sucré, etc…
Et bien chez ces populations de cafards résistants, il s’avère que le glucose active les sensilles de l’amertume qui vont inhiber simultanément les sensilles du glucose. Ces cafards, en goûtant de la confiture par exemple, ont probablement l’impression de goûter un produit aussi amer que du concentré d’endives. Ce n’est cependant pas une adaptation idéale pour ces blattes anti-sucre qui doivent se contenter d’un régime peu énergétique. En l’absence de pesticide, la population est vite supplantée par des blattes aux goûts moins exigeants. Mais cela montre les difficultés auxquelles font face les exterminateurs et l’incroyable résilience de la nature.
Alors que la tortue de Floride est un cas typique d’espèce invasive ayant assailli les eaux françaises, la Floride subit depuis deux ou trois ans une invasion d’une espèce pour le moins originale : l’escargot géant Africain. Sur son blog globule et télescope, Michel Alberganti nous raconte que ces gastéropodes peuvent atteindre la taille impressionnante de 20cm de long pour un poids d’1,5 kg. Pour atteindre cette taille, on s’imagine bien que cet escargot va grignoter des quantités astronomiques de plantes ce qui représente des dégâts considérables pour les cultures. Encore plus grave, cet escargot semble friand de plâtre et n’hésite pas à s’attaquer aux habitations. En effet, le plâtre est une source importante de calcium nécessaire au développement de son énorme coquille. Ajoutez à cela qu’ils sont souvent porteurs de parasites, et vous comprendrez certainement pourquoi son éradication est devenue un enjeu majeur en Floride. Cependant, les autorités locales ont du pain sur la planche, car bien que lent, ces escargots géants se reproduisent à vitesse grand V, vitesse accrue par le fait qu’ils sont hermaphrodites et n’ont pas à choisir de partenaire de sexe opposé.
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