Le spectre de la famine ressurgit en Afrique. Les producteurs locaux disparaissent, victimes de la Politique agricole commune (PAC) mise en œuvre par l’Union européenne : celle-ci finance l’exportation d’excédents alimentaires européens en Afrique, où ils sont proposés à la moitié ou au tiers du prix.
Ainsi, l’effort demandé aux contribuables français et européens pour financer la PAC a produit un effet pervers : la disparition de l’agriculture africaine de subsistance, qui laisse les populations indigènes sans défense face à la hausse du prix des denrées alimentaires sur le marché mondial, dopée par l’emballement de la demande chinoise et indienne et la hausse du coût de l’énergie. Le problème est d’autant plus aigu que la part du revenu consacrée à l’alimentation atteint jusqu’à 75% dans les pays pauvres, où se multiplient des émeutes de la faim.