Maintenant que Frigide Barjot a bien consciencieusement jeté de la merde dans le ventilateur, réveillé d'extrème-droite, sorti la fachosphère de sa léthargie et la cathospère de ses litanies, réveillé les homophobes de tous poils, fait descendre des millions de mal-baisés dans la rue, rendu la joie de grincer à tous les grincheux de l'hexagone, et même démontré qu'on pouvait diviser la droite plus qu'elle ne l'était déjà, Madame la Marquise de Deux-doigts se retire du champ de bataille.
« Je considère que la Manif pour tous a fait son temps » confie-t-elle au Point, non sans ajouter : « demander le retrait de la loi Taubira, ce n'est plus possible, (…) il s'agit de droits accordés à des personnes humaines ».
Et ça, elle ne s'en était pas aperçu plus tôt, avant de commencer son cirque, la miss rose-bonbon ? Tous ses amis gays le lui ont dit, répété : le mariage est le dernier chapitre du code civil où perdure une inégalité de droits entre les hétéros et les homos...
Peine perdue : négligeant l'égalité citoyenne, et chevauchant les arguments imbéciles de l'incompétence supposés des homos à élever des enfants, elle s'est lancée dans la bataille sans espoir de la reconquête du moyen-âge, aux côtés de tout ce que la France compte de nostalgiques, de passéistes, d'obscurantiste et d'anti-républicains...
Et maintenant, l'égérie pratique un coïtus interruptus, avec des arguments qui ressemblent à de grosses croix de sparadrap sur une fierté cabossée, sur une défaite douloureuse, prétendant « exercer une influence » sur les élus locaux....
En fait, elle se retire prudemment d'un terrain livré aux loups et aux crocodiles de la politicaillerie : le lièvre qu'elle avait levé était trop beau pour rester vivant bien longtemps, c'était le prétexte rêvé pour les factieux de fachiser un petit coup, pour les arrivistes d'arriver un peu plus, pour tous les drogués à l'eau bénite de se shooter davantage et pour tous les médiocres qui ne manifestent jamais de montrer qu'eux aussi, comme à la CGT, savent agiter des pancartes, dussent-elles couvrir leur porteur de ridicule.
« Pousse-toi, tu gènes », lui disent les fachos, qui assument pleinement leur homophobie.
« Casse-toi pauvre conne » lui disent les UMPistes soucieux de récupérer les voix des petits vieillards craignos sans se demander s'ils seront encore de ce monde aux prochaines échéances électorales.
Clairement, elle ne fait pas le poids, Frigide. Animer une boite de nuit, peut-être, mais un mouvement lourdement populiste avec un zeste d'extrême-droite plein de haine et de discrimination, il vaut mieux qu'elle oublie. On l'aura mal orientée à Pôle Emploi.
Comme elle a déjà perdu, en dépit de ses déclarations, 99,999 % des voix homosexuelles et que personne de sensé ne la suivra dans son remake de Monsieur Jourdain « de faire de l'homophobie sans le savoir », c'est le retour case départ, avec les nuits du Banana-café en moins, où on ne s'est pas fait prier pour lui faire savoir ce qu'on pensait de ses deux doigts.
Reste à traiter les cas douloureux de quelques jeunes gens malencontreusement embarqués dans cette galère, et qui se sont tellement compliqué la vie à écouter les prèchi-prêchas des divers sexologues intervenus dans cette aventure que leur coming-out est devenu aujourd’hui une opération vraiment préoccupante. Mais nous avions des assoces efficaces pour ça, les gars...
Il faudrait dire à Charles-Henri, Charles-Edouard, Charles-Louis, Charles-André et Charles-Philippe que s'ils tiennent à s'agenouiller devant des hommes virils ayant de grosses matraques, il existe des boites pour ça. Dans la rue, ça risque de choquer les enfants qui ont un papa et une maman.
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