Si l’ablation des végétations et des amygdales est un traitement chirurgical de choix dans l’apnée obstructive du sommeil chez l’enfant, cette procédure n’est étayée par aucune preuve solide, si ce n’est, mais dans certains cas seulement, par cette nouvelle étude de l‘Hôpital Brigham and Women. Ses conclusions, publiées dans le New England Journal of Medicine suggèrent que « l’adéno-amygdalectomie » précoce permet non seulement de réduire les symptômes d’apnée chez l’enfant modérément atteints, mais aussi d’améliorer son comportement et globalement sa qualité de vie.
Certaines études (1) ont suggéré que l’ablation partielle des amygdales permet à l’enfant de reprendre plus rapidement un régime alimentaire normal après l’intervention, en comparaison d’une ablation totale. L’intervention reste courante en tant que traitement pour les enfants atteints d’apnée et est pratiquée 500.000 fois par an aux États-Unis, précisent les auteurs, mais les données manquent pour apprécier l’efficacité de l’intervention sur les symptômes de l’apnée mais également sur la vigilance de l’enfant. Ici l’étude montre que l’intervention peut améliorer certains symptômes, mais « ne résout » pas tout.
Le Dr Susan Redline, directeur adjoint de la clinique du sommeil du Brigham and Women ‘s Hospital constate chez les enfants présentant une insuffisance légère à modérément sévère d’apnée du sommeil que l’intervention ne va pas améliorer la vigilance ou l’attention de l’enfant, mais que pratiqué de manière précoce, elle va bénéficier à son comportement et sa qualité de vie, tout en réduisant ses symptômes d’apnée. Son étude menée en partenariat avec 8 autres instituts, a suivi 397 enfants âgés de 5 à 9 ans atteints de SAOS sans insuffisance prolongée en oxygène. 194 enfants ont subi une des végétations et des amygdales. Les 203 autres enfants ont reçu des soins standards et leurs symptômes d’apnée du sommeil ont été suivis.
Des améliorations dans les symptômes d’apnée, pas dans les capacités cognitives : Une évaluation neuropsychologique du développement de l’ensemble des enfants a été menée 7 mois plus tard, qui n’a montré aucune différence significative entre les groupes dans l’amélioration de l’attention et des fonctions exécutives. Cependant des évaluations menées par les parents et les enseignants montrent des améliorations significatives de la qualité de vie, des symptômes de l’apnée et du comportement des enfants ayant subi l’intervention.
par les médecins comme par les parents qui vont prendre une décision de prise en charge du SAOS chez l’enfant. Car si le traitement chirurgical peut conduire à des améliorations rapides dans de nombreux domaines liés à la santé, dont le comportement, l’étude montre aussi que l’apnée du sommeil peut être bien prise en charge sans chirurgie et que la chirurgie n’a pas d’impact sur les fonctions cognitives. L’option d’une surveillance attentive est donc considérée comme une « option raisonnable » pour les enfants souffrant d’apnée du sommeil avec peu de symptômes. Des résultats qui doivent être pris en compte
Sources: NEJM May 21, 2013DOI: 10.1056/NEJMoa1215881A Randomized Trial of Adenotonsillectomy for Childhood Sleep Apnea (Visuel © Serhiy Kobyakov – Fotolia.com)
(1) Cochrane Database of Systematic Reviews 2011, Issue 2. DOI: 10.1002/14651858.CD003136.pub2Adenotonsillectomy for obstructive sleep apnoea in children.
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