En cause ici, certains fabricants d’eau qui, souvent par intérêt, recommandent de boire jusqu’à 1,5 à 2 litres d’eau par jour et suggèrent qu’une légère déshydratation peut être facteur de développement de diverses maladies. Or 1,5 litres d’apports liquides quotidiens sont suffisants et en remplissant sans le vider cet organe creux qu’est la vessie, celle-ci se distend et devient hyposensible, pour aboutir à ce que l’on appelle une » vessie claquée « .
La vessie claquée se laisse distendre par un remplissage excessif jusqu’à plus de 500 ml, sans perception de besoin d’uriner. La moindre pression ensuite va entraîner un débordement et une fuite. L’instabilité vésicale est aussi une conséquence possible de la vessie distendue dont les fibres musculaires ne réagissent plus correctement. Lorsque le besoin survient sur cette vessie hyposensible, il s’accompagne de contractions vésicales désinhibées et d’impériosité.
Il ne s’agit pas de dire à chacun de boire davantage : Dans le British Medical Journal, un médecin de Glasgow, le Dr Margaret McCartney s’insurge contre la recommandation « marketing » de boire 2 litres d’eau par jour pour prévenir la déshydratation ou d’autres maladies. Il n’existe aucune preuve scientifique claire des bénéfices apportés par de telles quantités d’eau, explique-t-elle. Seules certaines situations nécessitent de boire en quantité suffisante, comme les calculs rénaux récurrents par exemple. En fait, si notre corps a besoin d’eau ou de liquides pour fonctionner correctement et éviter la déshydratation, sous nos climats tempérés, nous devrions boire environ 1,2 litre (6 à 8 verres) de liquide par jour.
En 2011, des médecins du Réseau Périnice avait tiré un signal d’alarme, mettant à leur tour fin au mythe des bénéfices de l’eau : “Boire abondamment de l’eau détruit la fonction vésicale en distendant la vessie. Pléthore d’eau entraîne pléthore de maux urinaires” et en particulier l’incontinence urinaire qui touche aujourd’hui plus de 6 millions de femmes en France, mais aussi des troubles du sommeil avec la nycturie, les cystites et les infections urinaires à répétitions, reflux vésico urétéraux, l’insuffisance rénale, les troubles de l’humeur voire la dépression…
Sources: BMJ 343:d4280 Waterlogged?, NHS “Six to eight glasses of water ‘still best’”, Périnice Incontinence urinaire et vessies distendues : amélioration de la prise en charge (Visuel © Amir Kaljikovic – Fotolia.com)
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