En seulement douze épisodes, Jeph Loeb parvient à faire défiler une quantité impressionnante de personnages connus (le Joker, Killer Croc, le Sphinx, Poison Ivy, Superman, Catwoman, Harley Quinn, Nightwing, Robin, Oracle, Huntress, l’Epouvantail, Harvey Dent, Ra’s Al Ghul, etc.) au sein d’une intrigue prenante et bien construite. A part le Pingouin, Mr. Freeze et le Chapelier Fou, je ne vois pas trop quels personnages connus manquent à l’appel de ce défilé impressionnant. Les interactions entre les différents personnages sont très intéressantes, notamment la relation entre Batman et Catwoman, la première bataille officielle entre Batman et Superman, mais surtout l’affrontement entre Batman et le Joker, où l’on voit ressortir toute la haine, la colère et les anciens démons de Batman. Grâce à ces développements intéressants, le côté ‘surabondance’ de super-vilains ne dérange plus vraiment, surtout que chaque apparition est pourvue des références nécessaires au passé de l’Homme Chauve-souris, afin de ne pas perdre les néophytes en cours de route.
Finalement, malgré les risques pris par Loeb au niveau du scénario vis-à-vis des fans de Batman, il s’en sort plutôt bien. Car en ‘ressuscitant’ des personnages décédés, en faisant passer des vilains du côté des gentils et vice-versa, et en développant la relation entre Catwoman et Batman, le scénariste n’a pas eu peur de faire des vagues dans l’univers de Batman. L’intrigue commence de manière peu prenante avec des bastonnades peu convaincantes, mais petit à petit Loeb va parvenir à intriguer le lecteur et à porter toute son attention sur ce mystérieux personnage qui semble tirer les ficelles dans l’ombre. La narration en voix-off permet au lecteur de s’immerger totalement dans les doutes et la haine qui envahissent les sentiments du Dark Knight tout au long de cette aventure qui fait remonter ses anciens démons à la surface. Si le récit est assez classique et que la révélation finale est un peu frustrante, il parvient cependant à nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page et à introduire le personnage de Silence dans l’univers de Batman.
Au dessin, Jeph Loeb a remplacé son partenaire habituel, Tim Sale, par Jim Lee. Le dessin de ce dernier, malgré son côte trop comics et la musculature trop bodybuildée des personnages, est vraiment de toute beauté, avec quelques superbes doubles pages, ainsi que des flashbacks qui sont bien rendus, grâce à un changement de style très identifiable.
En plus des douze épisodes de Jeph Loeb et Jim Lee, ainsi que les couvertures originales, cette nouvelle édition d’Urban Comics propose également les bonus proposés aux USA dans la version Absolute Hush, c’est-à-dire près de quatre-vingt pages de bonus, dont les dessins préparatoires de Jim Lee.
Un album que vous pouvez également retrouver dans mon Top de l’année !