REVIEW - À tous ceux qui aiment le hard rock burné tels que le pratiquait mon grand père c’est-à-dire à la manière des Nashville Pussy, AC/DC, Ted Nugent vous vous deviez d’être présent hier au « Crossover » d’Eragny, modeste demeure accueillant des hôtes chevelus et rasés, parfois barbus, souvent tatoués, un brin rustres et alcoolisés mais assurément en très grande forme si j’en juge par l’ambiance de cette chic soirée. Vous l’aurez donc compris, le grand messe du hard rock français, se tenait le week end dernier à Eragny.
Histoire de vous présenter nos quatre lulus, disons-le simplement, Maciste voit le jour en 2007 et officie dans le registre du power hard rock. Ben, chanteur guitariste de son état et Chriss, guitariste soliste, sont les seuls rescapés de cette première cuvée. De très nombreux concerts et quelques tournées françaises permettent au groupe d’acquérir une solide expérience scénique. Le line-up actuel s’organise autour de Cyril aux baguettes et de Mouch’war à la basse.
Lorsque nous rentrons dans la salle, sur les coups de 20H45, on constate que l’affluence du jour est tout-à-fait honnête. Nous n’avons pas d’insupportables batifolages puisque la prestation démarre sur les chapeaux de roues ou plutôt en wheeling ! Maciste fricote avec le hard rock mais aussi avec le southern rock, ce qui signifie qu’il n’y a ni longs soli ni breaks de batterie sans fins mais plutôt un bon grand coup de santiags dans les roubignoles d’un public à genou, au bout du premier morceau. Assez rapidement, donc, la salle gesticule en rythme d’un Ben survolté venu prodigué des soins intensifs de rock’and’roll à son public. Ce gars-là ne plaisante pas avec le rock et ça, ça fait plaisir. La présence d’un jeu précis et dépouillé de tous artifices permet aux quatre compères d’assurer une performance remarquable qui enflamme un public visiblement heureux de ce moment festif et convivial. Très naturellement “So blind” “Lets get hot” “Shoot with no mercy” s’enchainent à la vitesse de la lumière et vient le temps d’une sympathique reprise « Fried chicken » des Nashville Pussy.
Sans surprise, la musique du groupe se veut festive et fédératrice, les rythmiques solidement appuyées par une basse/batterie hyper carrée, voient nos deux gratteux nous exploser les tympans dans les règles de l’art. « Fast » assène, une fois encore, cette diabolique rythmique et les guitares n’en finissent pas de régler le compte à nos oreilles qui saignent abondamment. La prestation bat son plein et la frappe ultra précise d’un Cyril qui avoine cette pauvre batterie, comme si sa vie en dépendait, est parfaitement relayée par une section mélodique qui s’applique à achever nos oreilles en mettant le son fort « très » fort. D’ailleurs après avoir recueillis les avis autour de moi, il semblerait que pas mal de gens souffrent d’acouphènes post concert (merci Philou !). Que voulez-vous ? On se fait vieux ! Mais que c’est bon quand c’est fort !
Le chant, lui, n’est pas en reste. Ben y va à gorge déployée, panare calé sur le retour et affiche sa bonne humeur en envoyant de grand sourire à l’ensemble de la salle. Ça passe vite, très vite, trop vite et c’est déjà l’heure d’un « shiny diamond » qui clos la soirée. Et du coup, le public est à peine en train de se chauffer que sonne le glas de ce pur moment de rock’and’roll. Alors du coup, on regrette de ne pas voir ce dernier s’exciter davantage, d’autant que quelques uns n’attendaient que ça pour lancer les hostilités ! Une bonne ambiance, donc, qui aurait pu bénéficier d’un public plus taquins.
Bref, ce soir le quatuor n’a pas lésiné est c’est l’essentiel. Un concert carré qui a tenu ses promesses. Affaire à suivre, avec la parution, ces prochaines semaines du deux titres pour nous faire patienter avant l’album.