De façon générale, la mémoire tient assez bien le choc des années. Elle décline plutôt moins vite que nos sens comme la vue, l’ouïe, l’odorat. On a donc tort de mettre les égarements de la conscience sur le compte des années. On ferait mieux d’incriminer la fatigue, le stress, les médicaments, ou – c’est moins connu ! – le manque de considération. En effet, une personne que l’on considère comme gâteuse a toutes les chances de le devenir vraiment. L’âge n’a pas grand-chose à voir là dedans. L’inverse se vérifie aussi. Dans les pays d’Asie, surtout en Chine ou au Japon où l’imprégnation de traditions confucéennes veut qu’on prête une plus grande attention aux personnes âgées, les cas de démence sont nettement plus rares que chez nous. Enfin, diverses études ont comparé le processus de mémorisation aux différents âges de la vie et cela dans des disciplines aussi diverses que l’apprentissage du violon ou l’acquisition d’une langue étrangère. Elles n’ont révèlé aucune différence fondamentale. Dans certaines situations, les vieux cerveaux étaient même plus performants que les nouveaux ! Ainsi, contrairement à l’idée reçue, les capacités intellectuelles demeurent stables au cours de la vie. Pour nous en convaincre, retenons que le japonais Akira Haragushi était âgé de 60 ans lorsqu’il abattu le plus grand nombre Pi récité de tête !