Jane Eyre
Réalisé par : Cary Fukunaga
Avec : Mia Wasikowska, Michael Fassbender, Judi Dench, Imogen Poots, Jamie Bell...
Synopsis : Angleterre, XIXème siècle. Jane Eyre est engagée comme préceptrice de la petite Adèle chez le riche Edward Rochester. Cet homme ombrageux ne tarde pas à être sensible aux charmes de la jeune orpheline. C'est le début d'une folle passion...
Je vais le dire tout de suite, comme ça, ceux qui ont aimé pourront fermer la page : cette adaptation est décevante.
Pourtant, j'y ai cru. Même si j'ai toujours trouvé que Mia Wasikowska et Michael Fassbender étaient trop "beaux" pour les rôles, j'ai voulu leur donner leur chance. J'ai même fait en sorte de ne pas relire le roman, ni revoir la mini-série pour éviter toute comparaison.
Mais non, rien à faire, ce fut une déception. Pourtant ça partait bien : j'aime beaucoup l'idée de commencer par le milieu, et d'avoir Jane qui raconte sa jeunesse et le temps passé à Thornfield Hall sous forme de flashback. Mais à partir de l'arrivée à Thornfield, tout se gâte... Jane Eyre est un roman difficile à adapter, il est très dense et très personnel car il est raconté du point de vue de Jane. Des passages doivent être coupés et d'autres modifiés, c'est bien normal - même la mini-série a eu droit à des coupes. Mais dans ce cas, puisqu'il y a moins d'action, la moindre des choses est de renforcer l'émotion.
Et c'est justement là le gros problème du film: il manque d'émotion, de vivacité. Les scènes entre Jane et Rochester sont affreusement "plates", il n'y a aucune alchimie, aucune attraction, aucune passion. Rochester est un homme cynique et manipulateur, mais aussi drôle - ici, il est juste arrogant et méchant. Jane est une femme forte et pleine d'esprit - ici, elle est naive et fade. Michael Fassbender a un air de chien battu chaque fois qu'il joue une scène avec Jane. Quant à Mia Wasikowska, elle a toujours l'air au bord des larmes, elle ne change d'expression que lorsqu'elle embrasse Michael Fassbender (ce qui est tout à fait compréhensible, soit dit en passant).
Du côté des personnages secondaires, ce n'est pas beaucoup mieux : Romy Settbon Moore est une Adèle Varens bien trop obéissante et sympathique et St John Rivers est trop gentil (et il n'est même pas amoureux). Seules Judi Dench (Mrs Fairfaix) et Imogen Poots (Blanche Ingram) sortent du lot.
Jane Eyre est un roman plein de "vie" et d'humour voire même de légèreté : Jane est heureuse lors des mois passés à Thornfield Hall et même après, quand elle habite chez les Rivers. Quant à Rochester, c'est l'un des plus irrésistibles personnages masculins de la littérature anglaise, au même titre que Frederick Wentworth ou Edward Ferrars (et ok, Darcy aussi). Dans le film, rien de cela. C'est juste long et lent et tragique. Et même à la limite du ridicule parfois : oh cette scène finale ! Je n'aurais jamais pensé qu'il était possible de défigurer autant Rochester... Chapeau à l'équipe maquillage hein.
Bref, je n'ai pas aimé. Ce qui est fort dommage car visuellement, c'est très beau ! Je devrais peut-être le revoir en fait, mais sans le son cette fois.
Ou alors c'est juste parce que la mini-série est tellement parfaite à mes yeux, avec des acteurs tellement parfaits dans leurs rôles que toute autre version sera fade...