Synopsis (AlloCiné) : À Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer l’impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L’ambition de Jean et son ego démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.
Voici un film que je n'aurais pas découvert s'il n'y avait eu cette projection spéciale en VOST dans un cinéma proche de chez moi. En effet, un jeudi par mois, ce cinéma propose une séance en version originale, histoire de rendre hommage à la forte densité d'anglais qui vive dans le coin. L'occasion d'aller manger un Fish & Chips avec un ami anglais, histoire de rendre la soirée complètement BRITISH. Et je dois féliciter le cinéma de Renazé pour la découverte, car je n'aurais sinon pas eu l'intention d'aller voir ce film sorti originalement le 3 avril dernier en France (début janvier en Angleterre et aux USA, et seulement prévu pour septembre prochain au Canada) ce qui aurait été bien dommage car c'est UNE PURE MERVEILLE ANGLAISE comme nos voisins d'Outre-Manche ont le secret. Mais avec un américain à la barre. En effet, c'est la première réalisation de l'acteur Dustin Hoffman.
Il réuni la crème de la crème des acteurs anglais : - Maggie Smith (pour moi THE QUEEN des comédiens anglais, connue à l'international pour ses rôles dans Downton Abbey et la saga Harry Potter - Tom Courtenay, que j'ai découvert dans l'excellente mini-série Little Dorrit - Billy Connolly, une absolue révélation de comédie qui est un humoriste écossais - Pauline Collins, tantôt touchante et drôle - Michael Gambon, que le grand public à l'international connaît plus pour son rôle de Dumbledore dans Harry Potter
Il s'agit de l'adaptation (et oui, encore une) d'une pièce de théâtre écrite par Ronald Harwood (également scénariste du film), un ami de longue date de Tom Courtenay. Il s'était lui-même inspiré d'un documentaire suisse des années 80, qui décrivait le quotidien des résidents d'une maison de repos fondée par Giuseppe Verdi, qui avait souhaité qu'après sa mort, la maison soit ouverte à tout chanteur d'opéra ou artiste qui n'avait pas fait fortune ou pensé à économiser. Et moi qui trouvais, tout au long du film, qu'un tel lieu ne pouvait exister et n'était que purement cinématographique tant la maison et les parcs sont de toute beauté. On aimerait pouvoir finir nos jours dans de tels lieux. Certes, l'original est probablement moins splendide, mais l'initiative reste la même : donner un toit à ces artistes pour leurs deniers jours.
Billy Connolly est pour moi THE révélation. Je ne connaissais pas cet acteur auparavant. Il est visiblement très connu en Angleterre. C'est un comédien habitué aux one man show. Il était d'ailleurs terrifié à l'idée de rejoindre le prestigieux casting d'acteurs "classiques" et franchement il n'y a vraiment pas de quoi tellement chacune des répliques de son personnage sont la promesse d'un éclat de rire. Surtout quand il persiste à vouloir séduire la petite jeunette du casting, le Dr Lucy Cogan, veinarde de Sheridan Smith qui a eu la chance de donner la réplique à un tel casting.
Ce quatuor est merveilleux et fonctionne à merveille. À l'image de ce film plein de bonne humeur et de joie de vivre qui prouve que même à cet âge avancé, la vie n'est pas finie et que ces personnes ont encore pleins de choses à dire et vivre. On espère avoir des amis si chers avec qui rire de la vie quand ce sera notre tour.
Pauline Collins est aussi une autre découverte pour moi. Elle est très drôle à jouer ce personnage qui perd progressivement la tête, partagé entre drôlerie et légèreté et la peur liée à la disparition de qui tu es et qui sont les gens et les lieux qui t'entourent. Elle est très touchante. Michael Gambon est excellent à jouer cet excentrique en charge de la bonne marche de l'événement qui anime toute la maisonnée qui respire la musique et l'art. Il est bien loin de son célèbre rôle de Dumbledore, mais toujours aussi charismatique, encore plus dans ces sortes de toge baba cool qui semblent le poursuivre.
CONCLUSION : Dustin Hoffman s'en sort plus que bien pour sa première réalisation qui ne manque jamais de rythme tout au long de l'histoire. L'image est très belle, la caméra montrant le plus beau des intérieurs de cette maison, de la campagne anglaise et de ce casting plus qu'inspiré, agrémenté de tous ces véritables chanteurs/musiciens d'opéra. Même si le réalisateur est américain, c'est bien la seule exception, tant ce film respire le feel good british par excellence, grâce à un scénario et une distribution des plus anglais. Vous passez un vrai moment de plaisir qui vous fait oublier votre quotidien et vous avez envie de revoir le film, à peine sortie de la salle, juste pour avoir une chance de catcher toutes ces expressions british, histoire de pouvoir les ressortir à l'occasion avec vos amis rosbif. J'ai trente ans, et je n'ai eu aucun mal à m'attacher et me reconnaître dans ces personnages et cette histoire malgré tout. Sérieusement, ne boudez pas votre plaisir, courez-y !!!!
Quartet