Crédit photo: Matthew Chastain Wright/FlickR
Barack Obama devrait perdre en Pennsylvanie par un écart de 5 à 8 points. Et pourtant si le pire n'est pas encore certain, c'est grâce à Bill Clinton. Selon un sondage ABC News publié le 17 avril, Barack Obama est aujourd'hui le meilleur candidat démocrate. 62 % des électeurs démocrates considèrent qu'il a plus de chances de gagner contre McCain qu'Hillary Clinton. Obama gagne également le souhait de victoire à l'intérieur même du camp démocrate.
Enfin, Hillary Clinton connaît une érosion en qualité d'image de marque tout particulièrement sur les thèmes d'honnêteté et de confiance. La mobilisation de toute la famille Clinton pour gagner l'investiture n'est pas du "meilleur effet". Bill Clinton a d'ailleurs effectué dans une école du nord de Philadelphie une déclaration que son épouse devrait regretter dans de nombreux Etats. Il a effet de déclaré que "les électeurs plus vieux ont la jugeote nécessaire pour ne pas choisir l'option Obama". Les plus jeunes apprécieront la considération ainsi témoignée ...
Quelques heures plus tard, une enquête Newsmax Zogby publiait une enquête donnant Hillary Clinton à 45 % d'intentions de vote en Pennsylvanie là où Barack Obama passait à ...44 %. Bref, les deux candidats devenaient techniquement à égalité compte tenu de la marge d'erreur. Ces deux enquêtes parmi d'autres montraient que Barack Obama avait surmonté sa dernière période d'épreuves dont les révélations sur le Pasteur Wright mais aussi cette accusation d'élitisme qui visait à faire décrocher une partie de son électorat populaire.
La semaine dernière, le clan Clinton avait matraqué sur le thème "il a tous les clichés d'un ancien élève d'Harvard". Cette attaque n'a pas donné les effets escomptés. L'électorat populaire est resté ancré. Mais, devant la réputation d'Harvard, cette polémique a peut-être crédibilisé encore davantage Obama. Mais, surtout, l'opinion s'éloigne désormais des attaques de fond et laisse une prise plus importante aux effets d'images c'est à dire aux impressions globales et premières. Dans ce contexte, le clan Clinton donne l'image de "l'énergie désespérée", prêt à tout pour "rafler la mise". La mobilisation du mari comme de la fille dégagent un sentiment d'enrôlement généralisé qui fait "mauvais effet", va à l'opposé d'une nécessaire sérénité. Ces enquêtes comme ces réactions montrent tout le paradoxe de l'apport de Bill Clinton.
Dans les moments tendus, la campagne d'Hillary Clinton redevient celle du ticket Hillary-Bill. On s'éloigne des précautions de début de campagne au cours desquelles la candidate affirmait que 2008 était sa campagne et seulement sa campagne. Dès que l'élection devient incertaine, le duo se reconstitue et lance les forces cumulées à l'assaut. Cela permet peut-être de gagner l'étape en question mais cela fragilise l'ensemble de la campagne. En effet, le ticket Clinton mobilisera les républicains comme aux "plus belles heures". Pour ne pas recréer ce front anti-Clinton, la discrétion de Bill Clinton était le point de passage préalable obligé.
Ce point de passage n'existe plus. Quand Hillary Clinton apporte des précisions sur la marginalisation de son mari, elle n'est plus crédible. Bill Clinton est un personnage efficace dans l'appareil démocrate mais encombrant dans l'opinion publique. Si le score d'Hillary en Pennsylvanie la conduisait à un échec, ce volet là sera l'une des explications majeures. Il importe de rappeler que la Pennsylvanie peut mettre un terme à la primaire car la défaite d'Hillary Clinton rendrait très difficile son maintien dans la course.