Dans la maison familiale, Galen, 22 ans, vit seul avec sa mère. Envoûté par sa cousine aguicheuse et perverse, le jeune garçon se claquemure dans ses pensées et se désole de vivre aux côtés d’une mère castratrice, étouffante et d’assister aux trop fréquentes disputes entre elle et sa sœur. C’est l’été 1985 quelque part dans la Vallée Centrale de Californie…
Dès le moment où l’on franchit la porte d’entrée de cette maison familiale qui sue le désarroi et les rancœurs, on se demande bien légitimement pourquoi Galen vit là cloîtré sans rechercher à s’épanouir au dehors, à faire des études, à fuir la geôle familiale et la mère écrasante qui le cloisonne dans son giron.
Et la vie va, de plus en plus stérile, laissant le jeune homme méditatif en quête d’une paix intérieure, d’une communion avec la nature, seul refuge encore accessible. Le quotidien s’écoule entre évasion spirituelle, pensées érotiques et visites d’une tante détestable aux propos venimeux et malveillants nourrissant des querelles continuelles avec sa mère.
L’on est d’emblée transporté par le climat angoissant qui règne à l’intérieur de cette bâtisse qui devient peu à peu le théâtre de la folie et de la détresse.
Une descente en pente douce jusqu’aux abîmes somptueusement relatée par l’auteur. Entre la canicule californienne qui fait suffoquer les héros de ce récit et l’atmosphère brûlante qui règne au sein de la demeure, transformant petit à petit celle-ci en véritable étuve, le lecteur s’émerveille, s’embrase et se hâte vers le mot de la fin où le duo mère-fils sera irascible et sanguinaire…
D’aucuns diront sans doute que l’on retrouve à nouveau une sempiternelle saga familiale baignée de noirceur mais ici l’auteur donne une telle puissance à son roman que, personnellement, j’ai été suspendue au récit du début à la fin sans le moindre sentiment de déjà vu mille fois. Pour une fois, je n’ai guère de points négatifs à ajouter…
Tout simplement superbe…
Impurs de David Vann, éditions Gallmeister
Date de parution : 07/03/2013