Il est comment le nouveau Didier Decoin ?? Palpitant ! Il nous raconte, avec une fièvre communicative, l'histoire vraie de la dernière femme condamnée à mort, et exécutée par pendaison, en Grande-Bretagne en 1955. Elle s'appelait Ruth Ellis, elle avait 28 ans, elle était blonde, jolie, mère de deux enfants et hôtesse dans un club de nuit. Elle a assassiné son amant, violent et volage, un soir de désespoir. Didier Decoin nous prouve ici que Ruth n'est pas un monstre mais bien une victime, maltraitée par les hommes depuis son enfance. Son père abuse d'elle, les hommes qu'elle va aimer sont beaux et brutaux et ils l'abandonne sans ressources avec ses enfants. Le dernier, alcoolique mondain, la tabasse et l'humilie. Une fois sera de trop. L'auteur fait alterner la voix du bourreau, Albert Pierrepoint, un mec paisible, sympathique, soucieux du travail bien fait (il veille à ne pas faire souffrir ses victimes !) avec celle de Ruth, tendue parfois jusqu'à l'angoisse. C'est captivant et bouleversant. Ce procès a eu un retentissement colossal parait-il à l'époque et a beaucoup aidé la cause des abolitionnistes. Après cette exécution le bourreau, ému et troublé par Ruth, rendra son tablier. La peine de mort sera supprimée en Grande Bretagne peu de temps après. Ce récit est un efficace réquisitoire contre la peine capitale, à l'heure où certains voudraient la voir revenir. Construit comme un excellent polar, il s'en dégage une humanité et une tendresse rares. Le Londres de l'époque est formidablement bien évoqué, l'écriture est parfaite de précision, de sensibilité et d'énergie. J'ai vibré à 100% pour la cause de Ruth !! Je suis certaine que vous aussi.
La pendue de Londres, Didier Decoin, 334 p 18.90€. En vente chez Lilly in the Vallée.
Lilly in the Vallée vous accueille du vendredi au dimanche de 10h30 à 18h30.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble