Bande dessinée - 256 pages (l'intégrale)
Editions Futuropolis - novembre 2011
Amsterdam, 1628. Jeronimus Cornelisz veut fuir ses problèmes, le décès de son fils nourrisson, les doutes sur sa femme qui aurait pu être porteuse de la syphilis, et embarque à bord du navire Batavia qui met cap sur l'île de Java. Une expédition coûteuse de 8 mois pour la VOC, la Compagnie Unie des Indes Orientales, pour laquelle 340 personnes embarquent. Jeronimus découvre vite l'animosité qui règne au sein de l'équipage, entre le capitaine et le commandeur, les maladies, les mutineries, la belle Lucrétia, les rêves de vengeance. Et puis en juillet 1629, le navire s'échoue au large de l'Australie. Jamais il ne parviendra à destination. Des hommes sont transbordés en chaloupe vers 2 îles voisines, d'autres plus tard, rejoindront une île après que le navire ait sombré. Jeronimus prend la tête de ceux-là. Les survivants sont trop nombreux pour envisager une échappée et le moindre souci deviendra prétexte à éliminer les gens, jusqu'à sombrer dans une tuerie sans nom.
Une bande dessinée historique qui nous transporte à l'époque de la "grandeur" coloniale de la Hollande, et de l'empire que représentait la VOC, un Etat dans l'Etat, richissime et surpuissant, synonyme du capitalisme et de l'impérialisme néerlandais, de la cupidité maximale dans un monde féodal (de quoi faire trembler...). C'est aussi le portrait d'un homme torturé, devenu insensible.Les planches où sont représentés les paysages marins, les mâts dans la tourmente, les tumultes de la mer, sont telles des gravures de toute beauté. Le graphisme prend des allures de peinture voire d'aquarelle.Sur le fond, l'histoire tragique est forcément captivante. Les deux premières parties m'ont très intéressée, alors que la dernière m'a lassée, par excès de crime, excès de sang, et excès de machinations cruelles.
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