Un précédent billet m’amène à une idée que je n'attendais pas. Et si le
rôle du marché était « l’exploitation » ? C'est-à-dire la
transformation de ressources, naturelles ou non. Mais pas l’innovation, leur
création. Et si, ayant épuisé les dites ressources, faute d’approvisionnement,
il s’en était pris aux moyens mêmes de les produire : l’homme ?
J’en viens à me demander si le « marché », quel
que soit ce que l’on entend par là, n’a pas vécu sur les découvertes
scientifiques militaires, qu’il transforme en biens de consommation depuis 70
ans. Internet en est un exemple. Il
doit ses origines, dans les armées soixante, à une armée américaine qui
voulait que ses réseaux de communication puissent survivre à des contretemps.
Et l’ordinateur vient de la seconde guerre mondiale.
Et si relancer l’économie signifiait relancer la recherche
fondamentale, une recherche sans but lucratif immédiat, que seule la
collectivité peu mener ? Cela pourrait redonner à l’Etat une légitimité
et, à nous, l’envie de payer des impôts. Mais, pour que la recherche soit
efficace, il faut qu’elle mobilise les talents (perdus aujourd’hui dans le
néant bancaire), et qu’ils aient une grande anxiété de survie, comme durant les
guerres. Où trouver cette motivation ?
(Au fond, je redécouvre les
idées de Galbraith.)