Auteur: Amin Maalouf
Titre: Le Premier Siècle après Béatrice
Edition: Le livre de poche (160pages)
Date de parution: 23/02/1994
ISBN: 9782253097822
Quatrième de couverture: "Que peut-il arriver lorsque des sortilèges millénaires se conjuguent à une science moderne aussi performante que dépourvue d’éthique ? Au départ, il y a de mystérieuses fèves, réputées favoriser les naissances de garçons, trouvées par le narrateur sur un marché égyptien. Puis c’est la raréfaction, un peu partout, des naissances féminines. Commence alors l’épopée d’un homme passionnément attaché à la « féminité du monde »… Le romancier de Samarcande (prix des Maisons de la Presse 1988) et des Jardins de lumière, prix Goncourt 1993 pour Le Rocher de Tanios, nous conte ici avec tendresse et humour une fable sur la folie des hommes."
Deuxième lecture pour ce roman d’Amin Maalouf, toujours avec autant de plaisir, comme à chaque fois que je lis Amin Maalouf. Le lire, comprendre sa pensée, le cheminement de celle-ci, ses arguments, dans son style fluide et doux est une source d’une grande extase littéraire. Lire Amin Maalouf, autant de fois que possible n’est jamais une perte de temps. J’ai presque lu toute son œuvre (ses deux derniers livres mis à part).
Avec ce roman, au long titre, Le Premier Siècle après Béatrice, je renoue avec le roman d’anticipation. Après Gonzo Lubitsh de Nick Hackaway et Aux Etats-unis d’Afrique d’Abdourahman A. Waberi, voici donc un troisième, beaucoup plus réaliste, plus réalisable aussi dans une certaine mesure. Il se base sur une théorie selon laquelle, l’homme par le moyen d’une substance accessible à tous, privilégiait les naissances masculines, dans le but d’avoir un héritier. Un déséquilibre mondial s’installe, avec des répercussions planétaires, accompagné d’une nuée de théorie de complot, les unes accusant les autres, le chaos mondial est presque abouti. L’apocalypse. Certaines de ces répercussions, nous les vivons actuellement, nous les apercevons, pour des motifs différents. Elles sont parfois peu visibles, difficilement quantifiables pour pouvoir les maitriser, mais elles sont là, et avec les problèmes économiques actuels, on refuse de les considérer. Il s’agit entre autre de la discrimination, sous toutes ces formes (sexuelle, ethnique (je voulais mettre raciale, mais le mot race n’est plus à la mode), sociale ou politique), qui s’insinuent, s’infiltrent en nous même, insidieusement mais sérieusement.
Ce livre devient, s’il est relu dans la conjoncture mondiale actuelle, il sera perçu comme un livre d’actualité. Bien qu’édité en 1994, il l’est devenu, par sa force anticipatoire et prémonitoire presque vingt plus tard, notamment par la description de cette fracture horizontale, cette ligne de démarcation entre le nord, occidental « démocratique » et « civilisé » et le sud « tiers-mondiste ». Il n’y a qu’à bien regarder comment les médias occidentaux traitent les sujets d’actualité du monde, à leurs exigences à deux vitesses, celle des deux poids deux mesures. Cela s’illustre par exemple dans le décalage dans la manière d’aborder des sujets d’actualités, où l’outrage est plus grand dans des affaires comme celle de Cahuzac, du Mediator, des prothèses mammaires PIP, ces sujets du nord, par rapport à des sujets qu’on ne traite pas avec la même sévérité, comme la guerre au Mali, en Syrie, en Palestine, aux morts par centaines…
Amin Maalouf est l’auteur de plusieurs livres dont Léon l’Africain, Samarcande, Le Rocher de Tanios (prix Goncourt 1993) et Origines… Ce nouvel ouvrage s’inscrit dans la lignée de son essai Les Identités meurtrières, publié en 1998, qui est aujourd’hui au programme de nombreuses universités à travers le monde.Classé dans:Uncategorized Tagged: amin maalouf, beatrice, clarence, Culture, insecte, le premier siècle après béatrice, liban, liev emanuel, littérature, Livre, morsi, Naïputo, Nataval, scarabésmagique, substance