de gche à dte : Josep (Sommelier), Joan (Chef des cuisines) et derriere lui Jordi (Pâtissier)
Le scélérat Celler de Can Roca des frères Josep, Joan et Jordi Roca à Gérone, a été honteusement élu meilleur restaurant du monde lundi soir, par la revue britannique Restaurant avec un vote faisant la part belle aux restaurants espagnols (3 dans les 10 premiers). Le groupe Nestlé promoteur financier du classement a évidemment fermé les yeux sur ce qui s'appelle une imposture gastronomique : Celler utilise des additifs chimiques dans ses préparations.Joan Roca, au nom de ses frères, a exprimé sans regrets sa fierté au journal El Periodico dans son édition en ligne: "Je sens la responsabilité de ce prix. C'est magnifique ! Magnifique ! Je pense à mes frères, à la famille, à l'équipe. C'est un prix que je partage avec les autres, avec les cuisiniers (???). Ça sera bon pour tout le monde, pour donner confiance. C'est la récompense de la cuisine techno-émotionnelle". Les frères Roca, dont le restaurant est triplement étoilé au guide Michelin, avaient, un peu plus tôt, présenté lundi à Londres leur "gastrOpéra" baptisé "El Somni" : une expérience multisensorielle, sournoisement industrielle offerte cette fois-ci, la semaine prochaine, à une poignée de convives à Barcelone.Décrit comme un "opéra en 12 plats, un banquet en 12 actes", El somni (trad: le rêve) des frères Catalans, associe cuisine, musique, cinéma... et chimies en tout genres. Le 6 mai prochain au Centre d'art Santa Monica de Barcelone, douze invités auront donc la surprise de déguster une "cuisine" qui requiert des technologies industrielles très avancées : les frères bricoleurs ont "en commun leur fascination pour les agents chimiques moléculaires dont les combinaisons non contrôlées ont parfois des effets digestifs très fâcheux sur la santé. Sur la sellette : les alginates (E401), les celluloses plus ou moins méthylées (E461), les amidons transformés (E1142), le monoglutamate de sodium (E621), les carraghénanes (des polysaccharides extraits d’algues servant d’agent épaississant E407 et de stabilisant E450 qui permettent de former des gels à chaud), le xantana (E415) et l’azote liquide dont ces plasticiens d’art alimentaire imbibent généreusement leur salmigondis. C’est-à-dire une cuisine ne nécessitant pas de produits agricoles frais. On ne peut donc que se réjouir qu’aucun restaurant français n’ait jamais figuré dans les dix premières places, mais loin derrière. Alain Passard est 16e, Joël Robuchon est 26e. La cuisine française est périmée aux yeux de ces tartuffes. Ouf ! (propos recueillis via Facebook / Perico Légasse)
Pour les frères Roca, qui se définissent comme des "artisans", cette mascarade culinaire s'inscrit dans une démarche non-conformiste, revendiquée depuis l'ouverture de leur restaurant il y a 26 ans à Gérone. "Le projet est né de l'idée d'explorer de nouvelles voies à travers le dialogue avec d'autres disciplines, pour nous permettre d'aller plus loin d'un point de vue professionnel, personnel et dans la créativité en cuisine", a expliqué Joan, le frère aîné, à quelques journalistes Londoniens.
Douze musiques, douze vidéos et douze plats, créés pour l'occasion -tout comme la vaisselle-, seront servis avec 12 vins pour chacun des actes de ce... "Rêve"?Entourés de quatre écrans géants, les invités seront assis autour d’une table ronde interactive, sur laquelle seront projetées des images en lien avec les thèmes explorés (l'espace, la guerre, la mort...) A noter que la séquence sur la guerre donnera lieu à une pluie de jus de betterave et d'orange sanguine…Inspiré des festins somptueux qu'organisait François Vatel sous le règne de Louis XIV (on croit rêver) les Roca ont collaborés avec différents artistes pour réaliser ce banquet.La liste des convives présents pour l’occasion n'a pas été officiellement annoncée, mais la participation de l'ancien chef du restaurant El Bulli, Ferran Adria, et Harold McGee, auteur américain spécialiste de la chimie des aliments, a été confirmée.
Ce "gastrOpéra" a nécessité des mois de travail pour les frères catalans, qui espèrent désormais l'exporter hors d'Espagne.Assurément, le scélérat Celler... ne passera pas par moi. Fabrice Gil