«Enseignement public : ruineux et efficace !», Les Dossiers du Contribuable, septembre 2011.
Effectifs pléthoriques avec plus de 800.000 enseignants, performance pédagogique si désastreuse qu’elle relègue la France au 18e rang de l’OCDE, l’Education nationale multiplie les faillites et absorbe 17% du budget de l’Etat.
Dans le rapport rendu public le 22 mai (1), la Cour place délivre une série de mauvais points au ministère de la rue de Grenelle.
Pour faire court, les magistrats de la rue Cambon estiment que l’éducation à la française est un système à bout de souffle, incapable de répondre aux besoins des élèves, incapable de susciter de nouvelles vocations d’enseignants.
Dans ce contexte, « le problème n’est pas celui du nombre d’enseignants ou une insuffisance de moyens » et, alors que le pays est exsangue, la création de 60.000 postes d’ici à la fin du quinquennat ne servira à rien d’autre qu’à creuser un peu plus le déficit budgétaire.
Soixante mille recrutements superflus
Le système éducatif dispose de 837 000 enseignants (2012). La corporation totalise 44 % des agents publics employés par l’État alors que leurs rémunérations (49,9 Md€ en 2011) absorbe environ 17 % du budget général de l’État.
Comme une sorte de métastase, le corps enseignant recherche l’hypertrophie pour l’hypertrophie : ainsi, les effectifs des enseignants du secondaire se sont emballés entre 1993 et 2005 alors que le nombre d’élèves baissait !
Résultat des courses, des milliers d’enseignants du premier et second degré de l’Éducation nationale ne voient jamais un élève.
Selon un autre rapport de janvier 2005, la Cour notait déjà que l’effectif global des maîtres des écoles et des professeurs n’exerçant que partiellement leur métier à représentait 97.500 emplois équivalent temps plein, soit 13% des effectifs !
Des réformes urgentes
Pour assainir la situation, l’instance présidée par Didier Migaud préconise de réformer la gestion des personnels enseignants et de renoncer aux fers idéologiques que l’Education nationale traîne au nom d’un égalitarisme de façade.
La Cour conseille de redéfinir le métier enseignant en adaptant les obligations réglementaires de service et d’affecter les enseignants en fonction de la réalité des postes et des projets d’établissement.
Côté mutation, chasse gardée des syndicats, les magistrats conseillent aux services de la rue de Grenelle d’assurer une meilleure adéquation entre les exigences du poste et le profil des enseignants en y incluant un peu de psychologie.
Bilan accablant
Parmi les points noirs énumérés par le rapport, la grande faillite de l’Education nationale peut se résumer en 2 points :
- Reléguée au 18e rang de l’OCDE pour la performance de ses élèves, l’Education nationale ne parvient pas à répondre à leurs besoins. Prétendu égalitaire, le système français est « un de ceux où le poids des origines socio-économiques des élèves pèse le plus sur les résultats scolaires, et cette situation s’aggrave ».
- Incapable de répondre aux attentes des élèves, l’Education nationale ne parvient pas davantage à combler les enseignants. En 2011 et 2012, plus de 20 % des postes proposés au concours du CAPES externe n’ont pu être pourvus dans six disciplines, dont les mathématiques.
Renforcer les obligations des enseignants
Les rapporteurs soulignent que la seule obligation à laquelle sont tenus les enseignants du second degré, est d’assurer, entre 15 et 18 heures de cours hebdomadaires pendant l’année scolaire. Elle recommande d’élargir ces obligations de service à l’ensemble des activités effectuées dans l’établissement au service des élèves, sous la forme d’un forfait annuel.
En concordance avec les principaux syndicats socialo-bobos, le choix historique de l’Education nationale a été « de favoriser le nombre d’enseignants plutôt que le niveau de leur rémunération », souligne le rapport.
Cette volonté de verser de nouvelles brouettées d’enseignants dans le corps anachronique de l’Education nationale trouve un prolongement avec les 60.000 postes promis par Vincent Peillon.
Mais, il est vrai que de la part d’un ministre qui fait la promotion de la théorie du genre – qui gomme la différence entre les sexes - dès l’âge de 6 ans, il faut s’attendre à tout.
FS
(1) : www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/Gerer-les-enseignants-autrement
Pour en savoir plus : « Enseignement public : ruineux et efficace ! », Les Dossiers du Contribuable de septembre 2011, 68 pages – 4,75 €. A commander sur www.contribuables.org/boutique
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