Un profil lipidique altéré par le stress au travail, dangereux pour le cœur et les vaisseaux, c’est ce que montre cette étude de la Fondation Espagnole pour la Science et la Technologie (FECYT), menée sur plus de 90.000 salariés. Ces conclusions, publiées dans l’édition du 16 mai du Scandinavian Journal of Public Health associent la dyslipidémie et ses conséquences cardiovasculaires à cette forme de stress émotionnel.
La dyslipidémie est trouble métabolique des lipoprotéines qui peut se manifester par une augmentation du taux de cholestérol total, des lipoprotéines de basse densité (LDL) et des triglycérides avec une baisse des lipoprotéines de haute densité (HDL ou « bon cholestérol »).
Les experts ont associé depuis longtemps le stress au risque de maladies cardiovasculaires en raison de mauvaises habitudes de mode de vie, associées au stress, comme le tabagisme, une alimentation déséquilibrée ou un mode de vie trop sédentaire, mais cette étude a analysé la relation entre le stress au travail et les différents paramètres associés au métabolisme des acides gras sur un très large échantillon de plus de 90.000 salariés suivis au cours de visites médicales régulières.
· Les salariés qui déclarent éprouver des difficultés à faire face à leur emploi au cours des douze derniers mois, soit 8,7% des participants présentent un risque plus élevé de souffrir de dyslipidémie, résume Carlos Catalina, psychologue clinicien et expert du stress au travail.
· Plus précisément, les salariés exposés au stress au travail sont plus susceptible d’avoir des niveaux anormalement élevés de cholestérol LDL ( « mauvais » cholestérol) et des niveaux extrêmement faibles de cholestérol HDL et des signes athérogènes suggérant un risque d’artériopathie.
· Après ajustement avec les autres facteurs de confusion, le stress au travail reste associé à la dyslipidémie (OR : 1,10, IC 95% de 1.4 à 1.17), à un taux élevé de cholestérol LDL (OR : 1,14) et à un taux de cholestérol HDLfaible (OR : 1,08).
L’un des mécanismes évoqué serait une accumulation plus élevée, avec le stress, de plaques d’athérome dans nos artères. Il apporte une explication supplémentaire aux conséquences cardiaques du stress au travail, soit pour la France, près de 4.000 infarctus par an et d’une manière générale, une augmentation de 40% du risque cardiaque.
Source: Scandinavian Journal of Public Health March 2013 doi: 10.1177/1403494812470400The relationship between job stress and dyslipidemia
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