Une caméra enregistre une série d’images à intervalles réguliers du développement des embryons fécondés in vitro avant leur transfert dans l’utérus. Les chercheurs ont développé une façon d’analyser les informations recueillies pour identifier les embryons qui ont un risque faible ou élevé de présenter un nombre anormal de chromosomes. L’aneuploïdie -ou nombre anormal de chromosomes- réduisant les chances d’aboutir à une naissance vivante. Ici, les chercheurs ont visionné en arrière ces images d’embryons de 69 couples qui bénéficiaient d’une FIV pour vérifier la précision de leur technique. Habituellement, précisent les auteurs, la décision majeure de sélection de l’embryon est basée principalement sur 2 à 6 observations de l’embryon au microscope. Dans cette expérience, les médecins ont dû sortir de l’incubateur la boîte de culture contenant les embryons, et les placer sous un microscope à l’air ambiant du laboratoire. Le microscope prenait des images de l’ovule fécondé toutes les 20 minutes. Le logiciel d’analyse d’images enregistrait le moment précis des différentes étapes de développement. Les embryons ont été sélectionnés en utilisant des méthodes habituelles, avant d’être transférés dans l’utérus.
Les chercheurs constatent que,
· sur les 88 embryons évalués, 33 étaient à faible risque d’aneuploïdie, 51 à risque moyen, et 4 à risque élevé.
· 73% des embryons classés à faible risque ont donné lieu à une grossesse sur 5 à 6 semaines, vs 25,5% des embryons évalués à risque moyen et aucun embryon classé à risque élevé.
· 61% des embryons classés à faible risque ont abouti à une naissance vivante vs 19% des embryons classés à risque moyen et aucun embryon classé à risque élevé.
Des taux plus élevés que le taux global pour tous les embryons soit ici, environ 42% de grossesse et 39% de naissance vivante. Attention, la technique n’a pas été utilisée pour intervenir durant la FIV mais juste comme technique d’observation.
Bien que les résultats soient prometteurs, la technique en est encore à ses premiers stades. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour la tester plus largement et la comparer aux méthodes standards. Mais d’ores et déjà, l’imagerie time-lapse ouvre l’opportunité d’un diagnostic non-invasif et d’une sélection d’embryons à faible risque d’avoir un nombre anormal de chromosomes. C’est donc l’espoir, en cas de FIV, d’un meilleur taux de réussite de la grossesse et de naissance vivante.
Source:Reproductive BioMedicine Online May 13 2013 doi:10.1016/j.rbmo.2013.04.013Retrospective analysis of outcomes after IVF using an aneuploidy risk model derived from time-lapse imaging without PGS