Le mois dernier la ville de Londres nous a gentiment invités à visiter la « Tech-City », une sorte de Silicon Valley, Britannique située à l’est de la ville. L’idée est de proposer aux start-up un environnement propice à l’émergence de nouvelles idées.
L’initiative a été lancée par le premier ministre britannique James Cameron et le maire de Londres Boris Johnson en novembre 2010 et a connu un franc succès, accueillant plus de 1000 entreprises « digitales » supplémentaires en un peu plus de 2 ans d’existence.
Easy Access
Il faut dire que la ville a mis toutes les chances de son côté, en proposant aux entrepreneurs de nombreuses facilités financières et administratives. On peut par exemple citer la mise en place d’un « visa entrepreneur » leur permettant de s’installer plus facilement le territoire à condition qu’il créé 10 emplois dans les trois premières années.
Fiscalement, s’installer au Royaume-Uni est également très intéressant, d’une part le pays propose un impôt sur les sociétés parmi les plus bas ses compagnons européens du G20. Il est établi actuellement à 24% et passera à 23% l’année prochaine. À titre de comparaison, les entreprises françaises sont imposées à un peu plus de 33%, sauf cas particulier.
Les start-ups bénéficient en plus de divers crédits d’impôt et d’un accès facilité à l’emprunt. De leurs côtés les investisseurs et autres « business angels » bénéficient eux aussi d’une fiscalité avantageuse. Enfin, le gouvernement a mis en place le TCIO destiné justement à conseiller les entreprises qui voudraient s’installer à Londres.
Bouillon de culture
Une fois sur place, force est de constater que les résultats sont là et que le cercle est vertueux. Si l’État a posé les premières pierres, les entreprises ont fait le reste. La plupart des entrepreneurs que nous avons rencontrés ont mentionné comme premier avantage une proximité permettant de trouver les talents nécessaires. Il suffit de voir le panneau d’affichage du « Campus London » pour s’en rendre compte. Chacun est libre d’y accrocher sa carte de visite ou son CV et attendre un appel.
Financé en partie par Google, le bâtiment se veut être un lieu de rendez-vous pour l’ensemble des jeunes entrepreneurs s’installant à Londres, connexion haut débit à l’appui. L’accès est gratuit, mais la location de bureaux spécifiques est facturée 275 livres par mois. La pièce centrale est un café lui aussi accessible gratuitement, où l’on pourra discuter de ses projets.
L’endroit accueille également et des conférences et organise diverses rencontres avec professionnels expérimentés, apportant perspectives et conseils. Le campus est un exemple flagrant de l’ambiance qui règne ou sein de ce microcosme technologique. Un bouillon de culture duquel peuvent naître de grandes idées.
Bien évidemment, tout n’est pas rose et plusieurs entreprises n’ont pas réussi à transformer l’essai, et cette politique ne pourra à elle seule relancer une économie britannique qui n’est pas au beau fixe. Toutefois on ne peut que saluer ce genre d’initiative. Elle fait d’ailleurs des émules puisque François Hollande a récemment annoncé plusieurs dispositions allant dans ce sens.